Bien que cela ne soit idéal ni pour l’écologie ni pour votre budget, il se peut que vos voyages à vélo contiennent des trajets en avion. Nous l’avons expérimenté à deux reprises, pour revenir de Stockholm et de Saint-Pétersbourg, et la prise de l’avion avec son vélo est un moment toujours un peu anxiogène.
D’une part, le trajet pour rejoindre l’aéroport à vélo est compliqué, voire dangereux. D’autre part, on espère que les compagnies aériennes ne vont pas nous embêter pour accepter nos montures. Et enfin, on prie pour que nos vélos arrivent en bon état !
Avant d’aborder le sujet de cet article – prendre l’avion sans emballer son vélo – nous vous proposons un bref rappel sur les différentes solutions pour emporter son vélo dans l’avion et sur la solution « boîte en carton ».
Les différentes solutions pour emporter son vélo dans l’avion
Dans notre vidéo « Prendre l’avion avec son vélo« , nous citons les règles des compagnies aériennes concernant le vélo, et nous présentons les différentes options pour transporter son vélo : sans emballage, housse souple, housse solide, boîte en carton…
Lors des voyages à vélos, les deux solutions les plus populaires (car les plus simples pour l’itinérance, cela ne veut pas forcément dire les meilleures) sont la solution « sans emballage » et la solution « boîte en carton » (nous parlons ici des boîtes en carton aux dimensions des vélos dont se servent les fabricants de vélo pour expédier leurs produits).
Les avis divergent sur ce qu’est la meilleure solution. Les défenseurs de la boîte en carton arguent que le vélo est ainsi bien mieux protégés, ce à quoi les défenseurs du « sans emballage » répondent que les bagagistes font beaucoup plus attention aux vélos quand ils les manipulent directement et évitent ainsi dans les jeter comme des « sacs à patates ».
Comment se décider ? En Echappée a testé les deux techniques pour vous !
Emballer son vélo dans une boîte en carton
Dans la vidéo « Prendre l’avion avec son vélo », nous illustrons la solution que nous avions choisie au retour de Stockholm : emballer nos vélos dans des boîtes en carton en protégeant l’intérieur avec du papier-bulle. L’opération prend du temps, surtout si la dimension de la boîte oblige à démonter partiellement votre vélo.
De plus, transporter son vélo jusqu’à l’aéroport en transport en commun (en général, il n’y a pas de vélocistes pouvant donner des cartons à proximité des aéroports !) peut être difficile au vu des dimensions importantes des cartons. Nous nous étions à l’avance assurés qu’il était possible de transporter nos vélos dans la navette. Les deux premiers bus avaient une soute trop petite, mais le troisième avait été le bon. Ouf !
À l’aéroport, les compagnies aériennes ne nous ont fait aucune remarque sur l’emballage. Vu des hublots, les bagagistes, quoiqu’un peu brusques, n’ont pas maltraités nos boîtes. À l’arrivée, les vélos n’avaient pas été abimés, malgré un accroc sur un des cartons.
Mettre son vélo sans emballage dans l’avion
Fort de cette laborieuse expérience à Stockholm, j’ai proposé à Alexandre d’opter pour la solution minimale, à savoir mettre le vélo tel quel, sans protection, dans l’avion.
Les avantages :
- Moins de matériel : pas de boîte en carton à récupérer ;
- Moins de préparation : pas besoin de démonter les vélos pour qu’ils rentrent dans les boîtes ;
- Plus de liberté : pas besoin de prendre les transports en commun pour rejoindre l’aéroport.
Les inconvénients ? Nous verrons bien !
Ayant un avion vers quatre heures du matin, nous avons rejoint à vélo l’aéroport dans la soirée, dans un trajet catastrophique où tous les éléments se sont déchaînés : tempête, pluie, boue, nuit, Porsche Cayenne… Un trajet infernal qui a duré quatre heures au lieu d’une, à cause d’un accident et d’un cruel manque de préparation. La liberté et l’absence de préparation nous ont appris, dans la difficulté, qu’elles avaient un prix !
Arrivés à l’aéroport (dans des conditions physiques, mentales et matérielles déplorables), nous avons préparé nos vélos pour l’avion.
Le protocole pour prendre l’avion avec son vélo sans emballage :
- Enlever les pédales ;
- Tourner (ou démonter) le guidon ;
- Dégonfler les pneus.
C’est tout ! Il suffit de remplir les obligations minimales des compagnies aériennes. J’ajouterais aussi le conseil de baisser sa selle au minimum, cela peut aider pour passer les portiques de contrôle !
Des recommandations supplémentaires données par le Manuel du voyage à vélo :
- Enrubanner la chaîne, le dérailleur et les plateaux pour les protéger et ne pas salir les bagages des autres passagers ;
- Nettoyer son vélo (toujours pas ne pas salir les bagages).
Transporter tous ses bagages sans boîte en carton
L’avantage d’une boîte en carton, c’est aussi qu’il est possible de mettre une partie du matériel dans la boîte, ce qui n’est pas possible avec le vélo non-emballé !
Dans ce cas, comment transporter tous les bagages, sans payer pour chaque sacoche, matelas, sac de couchage…?
La compagnie aérienne que nous avons prise, Air Baltic, incluait un bagage à main par personne dans le prix du billet (138 € par personne). Nous avons chacun ajouté un vélo (35 € par personne) et un bagage supplémentaire (35 € par personne).
Nous avons ensuite organisé nos bagages comme suit :
- Bagage en soute n°1 : une sacoche arrière Ortlieb + tente + sac de couchage + matelas : emballés ensemble avec du cellophane de cuisine ;
- Bagage en soute n°2 : les double-sacoches d’Alexandre + son sac de couchage + son matelas : emballés ensemble avec du cellophane de cuisine ;
- Bagage à main n°1 : une sacoche Ortlieb ;
- Bagage à main n°2 : le sac à dos d’Alexandre.
Retour d’expérience sur les vélos sans emballage dans l’avion
À l’aéroport de Saint-Pétersbourg (au départ), la seule difficulté a été de passer les portiques avec mon vélo dont j’avais oublié de descendre la selle.
Et la question à un million est la suivante : dans quel état avons-nous retrouvé les vélos après un trajet éprouvant en avion et sans aucune protection ?
Réponse : dans un état correct !
Aucune casse pour le vélo d’Alexandre. Quant au mien, le garde-boue s’est beaucoup abimé, mais il était déjà fragilisé.
Pour ce qui est des bagages, j’ai retrouvé un trou dans le cellophane, comme on peut le voir dans la photo ci-dessous.
Malheureusement, l’emplacement du trou dans le cellophane, et donc d’un choc qu’a dû subir le paquet, correspondait à une partie coupante du couvercle de casserole installé dans la sacoche Ortlieb. Ma sacoche a donc un petit trou… Je me suis renseigné sur la manière de réparer un tel trou, je vous ferais un retour d’expérience quand ça serait fait !
Bilan : prendre l’avion sans protéger son vélo
- La préparation du vélo :
- Enlever les pédales ;
- Tourner (ou démonter) le guidon ;
- Dégonfler les pneus.
- La préparation des bagages :
- Penser au cellophane : un rouleau de 30 mètres permet de solidariser plusieurs bagages pour payer moins cher ! (Attention aux objets coupants dans les sacoches !)
- Les avantages :
- Moins de matériel : pas de boîte en carton à récupérer ;
- Moins de préparation : pas besoin de démonter les vélos pour qu’ils rentrent dans les boîtes ;
- Plus de liberté : pas besoin de prendre les transports en commun pour rejoindre l’aéroport.
- Les inconvénients :
- Plus cher : ne pouvant pas utiliser la boîte en carton pour y stocker des affaires, il faut prendre des bagages supplémentaires ;
- Plus dangereux : si vous choisissez de rejoindre l’aéroport en vélo, préparez bien votre trajet, les routes peuvent être assez dangereuses ! Vous pouvez vous référer à notre article « Rejoindre un aéroport à vélo » ;
- Plus fragile : le vélo n’est pas protégé comme dans la combinaison papier-bulle/boîte en carton et peut donc plus s’abimer. Cependant, nous avons retrouvé les vélos dans un bon état.
Et pour la prochaine fois, quelle solution choisir ? Sans doute la solution sans emballage : elle est plus simple et nous avons retrouvé les vélos dans un bon état. Le trajet pour l’aéroport sera par contre mieux préparé !
Nous espérons que cet article vous a été utile ! Si vous avez aimé, n’hésitez pas à nous suivre sur Facebook ou Twitter pour être tenus au courant de nos prochains articles !
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Bonjour Lucie et Maxime,
Bravo pour votre article. Il est très complet !
Voici mon retour d’expérience après une dizaine de vols en avion :
La seul fois ou une compagnie aérienne m’a obligé à mettre mon vélo dans un carton, je me suis retrouvé avec une roue voilée. Je n’ai par contre jamais eu de problème avec un vélo non emballé.
Je suis donc un fidèle partisan de la solution sans emballage.
Attention à bien démonter le guidon et pas juste le tourner ! J’ai fait l’erreur une fois, résultat le vélo ne passait pas dans la machine à rayon X prévue pour les bagages hors normes et j’ai bien faillit louper mon avion…
J’enlève également la selle pour la même raison et pour être sûr qu’elle ne soit pas abimée.
Je mets du cartons ou du papier bulles autour de la chaine et des dérailleurs pour les protéger et éviter de mettre de la graisse sur les autres bagages 🙂
Dans tout les cas c’est toujours un petit stress d’embarquer son vélo dans l’avion, mais c’est moins compliqué qu’on le croit !
Bonjour Brieg, merci pour ton message et ton retour d’expérience 😉
Bonjour Lucie et Maxime,
Je me suis posé la même question en rentrant de Dublin après un voyage à vélo en Irlande en juillet 2016. La question ne s’est pas posée à l’allée car j’ai rejoint l’Irlande en ferry. Comme vous l’avez écrit, si on veut emballer son vélo dans un carton, il n’est pas toujours évident de trouver un marchand de vélo à proximité d’un aéroport. C’était le cas à Dublin. Non seulement l’aéroport est relativement loin du centre mais en plus, je suis parti un dimanche. Impossible de trouver un carton. J’ai donc démonté mon vélo comme vous le préconisez et j’ai protégé comme je pouvais les éléments sensibles.
Malheureusement, la compagnie Ryanair refuse de prendre un vélo non emballé. Ils ne se préoccupent absolument pas de savoir s’il est possible de trouver un carton et n’en vendent pas eux-mêmes. Impossible de discuter. Il me restait 30 minutes pour trouver une solution. J’ai donc parcouru tout l’aéroport (en portant mon vélo démonté et mes bagages…). J’ai demandé de l’emballer dans du cellophane, comme les valises mais le préposé m’a indiqué que sa machine n’était pas prévue pour emballer des vélos. Au moment de partir, il m’a quand-même proposé de le faire pour 3 fois le tarif d’une grande valise. Merci l’arnaque. J’ai refusé.
Finalement, je suis tombé sur un couple de Suisses allemands qui venait d’atterrir et qui avaient des vélos emballés dans des cartons. Ils m’ont généreusement offert un des leurs. Vive l’entraide des voyageurs à vélo 🙂 !
En conclusion, avant de partir, il faut bien vérifier les règles de transport de la compagnie aérienne.
Bonjour Philippe, WOW !!! Merci pour ton retour d’expérience, ça devait être un bon gros coup de stress !
C’est assez incroyable qu’après tant d’années de vélos dans l’avion, le personnel des compagnie aérienne réagisse souvent comme s’ils en voyaient pour la première fois.
En tout cas, vive l’entraide des voyageurs à vélo oui… et merci de nous rappeler de bien vérifier les règles de transport de la compagnie aérienne pour éviter les mauvaises surprises ! 🙂
Niveau cellophane, la solution un peu débrouille du cellophane de cuisine devrait pouvoir marcher !
Depuis quatre ans que nous parcourons le monde, nous avons embarqué moult fois nos vélos en avion. Précisons que ce sont des vélos couchés, donc plus longs que les autres, donc la solution du carton est exclue de toute manière. De plus, le poids d »un tel carton dépasse aisément les 5 kg, lorsque la compagnie fait payer au poids, non merci.
Nous achetons un gros rouleau de papier bulle et le trimballons par dessus les sacoches jusqu’à l’aéroport, auquel on arrive à vélo ou parfois en train ou en bus.
Et sur place on emballe, ça prend du temps mais ça on en a, et on n’a jamais eu de casse.
Merci pour ce partage d’expérience ! Intéressant d’avoir un avis sur les vélos couchés, merci 🙂
Bonjour
Que se passe-t-il si le vélo est abîme après avoir été transporté non emballé ?
Y a-t-il un recourt ?
Bonjour Ricardo,
Nous ne nous permettrons pas de supposer quoi que ce soit ici, le mieux étant de bien lire les conditions de chaque compagnie, et éventuellement de les contacter en direct pour bien connaître ses droits.
Bons préparatifs !
Merci Lucie et Maxime pour cet article on se posait la question avec Nils et on va opter pour votre solution!
Ce blog est une vrai source d’information, ca nous a permis de résoudre pas mal d’interrogations pour la préparation de notre voyage, c’est génial.
Gros bisous à vous deux et un grand MERCI !
Salut Elvire !
Merci pour ce message, on est ravis d’avoir pu vous aider à préparer votre aventure!
Bon voyage et à bientôt!
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