Bien plus qu’une simple activité de vacances, ou qu’une manière alternative d’explorer le monde, le voyage à vélo a profondément modifié notre façon de vivre, notamment dans notre quotidien sédentaire et urbain.
Dans cet article, nous avons eu envie de partager avec vous la manière dont le minimalisme, aspect essentiel du voyage à vélo, ainsi que le respect concret de l’environnement, se sont invités et installé durablement dans nos vies.
Notre histoire
Il y a un peu moins de deux ans, nous partions pour quatre jours de vélo dans le sud de Copenhague, découvrant du même coup l’itinérance à vélo. Quelques semaines après le retour, nous repartions pour un mois de voyage à vélo en Scandinavie.
Nous menions alors une vie que l’on pourrait qualifier de « normale », dans le sens où nous vivions suivant le modèle établi, conscients que des choses n’allaient pas (problèmes environnementaux surtout), mais sans trop se poser de questions toutefois et sans rechercher de changement dans nos habitudes.
Voyager à vélo a été une sorte de choc, par rapport au quotidien sédentaire :
- Manque de confort physique… : journées entières sur le vélo, conditions climatiques variées, nuits en bivouac, possessions limitées rendant la débrouillardise obligatoire,
- … et mental : incertitude quant au lendemain, quant au lieu où passer la nuit, insécurité relative,
- Effort physique sur de longues périodes, allant parfois jusqu’à la souffrance, et qui met la volonté à l’épreuve.
Un choc qui a bousculé les choses dans nos têtes ! Profitant des longues heures passées sur le vélo, durant lesquelles la réflexion a toute la place qu’il lui faut pour s’épanouir, de nouvelles façons d’appréhender la vie ont germé en nous :
1) Nous étions parfaitement heureux malgré le confort limité : le bonheur d’une rencontre, la fierté ressentie après avoir gravi une méchante côte, la découverte permanente associée au déplacement, le retour à la nature… compensaient largement le confort de la société moderne !
2) Posséder moins nous rendait plus heureux : en voyage à vélo, le superflu se traduit en un poids supplémentaire qu’il faut porter chaque jour… on y réfléchi à deux fois avant de s’encombrer de gadgets ! Si bien que lors de nos premières vacances sans vélo, après cela, nous étions scandalisés par la taille de nos bagages (deux gros sacs à dos) pour une semaine en famille…
3) Nous devions une grande partie de notre bonheur à la nature : un véritable déclic pour s’engager concrètement et durablement dans un mode de vie plus respectueux de l’environnement.
Le voyage à vélo nous a rendu minimalistes : nos besoins matériels sont réduits, nous nous contentons de moins car nous savons apprécier les petits bonheurs et nous avons gagné en débrouillardise !
Le voyage à vélo nous a apaisé en nous ouvrant les portes sur un monde débarrassé de l’anxiété permanente dans laquelle nous plongent les publicités incessantes !
Le voyage à vélo nous a libéré de la peur du manque, car nous connaissons désormais nos véritables limites de confort et ce qui est indispensable à notre vie et à notre bonheur !
Au retour de voyage, la vie sédentaire reprend, évidemment bien différente de la vie nomade. Cependant, de nombreuses habitudes minimalistes peuvent s’implanter durablement !
1. Posséder moins et se libérer d’un poids
Au fil de ses voyages, le cyclo-voyageur acquière un nouveau réflexe : celui de faire la chasse au superflu dans les affaires qu’il emporte. Par superflu, nous entendons tout ce qui n’est pas indispensable à la vie et au bonheur, sachant bien entendu que chacun définit son propre niveau de confort nécessaire.
Chaque gramme d’équipement devra être transporté sur le vélo, tiré dans les côtes, et ne pas avoir fait le tri dans ses possessions peut vite devenir une punition sur la route.
Une fois rentré à la maison, pourquoi ne pas garder ce réflexe ?
Alléger son appartement, sa maison, permet souvent de s’alléger l’esprit ! Car finalement, plus on possède de choses, plus on risque de s’en inquiéter (plus de nettoyage, plus d’entretien, peur du vol…).
Quand nous remplissons nos sacoches de voyage, pour chaque chose emportée nous nous posons la même question : cette chose est-elle utile à notre vie et à notre bonheur, ou n’est-elle là qu’au cas où ? Si la réponse est au cas où, nous considérons la chose superflue et ne l’emportons pas.
Cette façon de faire est facile à reproduire chez soi, et nous avons commencé à mettre de côté les choses qui n’ont pas de vrai rôle à jouer dans notre foyer, pour pouvoir les donner par exemple.
Autres avantages de taille
En plus de nous libérer d’un poids, le réflexe de vivre bien avec moins a d’autres avantages sympas :
- Moins de besoins implique moins de dépenses : ça fait du bien aux économies (pour le prochain voyage 😉 ) !
- Le réflexe d’alléger son foyer se transpose naturellement à l’extérieur de chez soi, et on prend vite l’habitude de consommer moins : consciemment ou non (au début), on contribue à préserver l’environnement en en demandant moins à notre planète !
2. Le vélo est écolo… pourquoi pas nous ?
Le vélo est écolo par nature : son empreinte carbone n’est pas nulle car il faut prendre en compte sa fabrication et son entretien, mais il a l’avantage d’être un véhicule qui ne demande que notre force motrice pour avancer, et qui ne crache aucune substance toxique dans l’air.
Ce n’est pas nécessairement la raison qui pousse les cyclo-voyageurs à choisir ce mode de déplacement, cependant, en choisissant de voyager à vélo on réduit considérablement notre impact sur la planète, par rapport à un voyage classique en voiture, avion, autocar, train ou bateau.
Maintenant qu’on a un pied dans la préservation de l’environnement, pourquoi ne pas s’y mettre pour de vrai ?
Lors de nos voyages, la nature nous offre le plus beau des terrains de jeu. Impossible alors de restés insensibles face aux problèmes environnementaux causés par nos sociétés… Heureusement, chacun de nous peut agir pour défendre cette belle Terre que nous aimons tant parcourir !
Des idées concrètes et facile à mettre en œuvre chez soi :
- On le disait précédemment, le voyage à vélo nous habitue à consommer moins. Il ne reste qu’à consommer mieux, par exemple en veillant à exclure les produits sur-emballés, en allant vers le (quasi) zéro-déchet par l’acquisition de quelques bocaux et sacs en tissu réutilisables à l’infini pour faire ses courses en vrac (magasins bio, marchés, etc.),
- En voyage à vélo, particulièrement pour les longues épopées, il est important de s’équiper de matériel durable (pour ne pas se retrouver en rade au milieu d’un désert) et réparable au maximum (on ne trouve pas de magasins d’équipement partout). Pourquoi ne pas garder cette habitude à la maison, réduisant ainsi sa consommation et sa production de déchet : choix de vêtements de bonne qualité (quitte à en avoir moins, comme en voyage), meubles costaud qui durent toute une vie (quitte à les revendre/troquer si on a envie d’en changer) et en général, privilégier la qualité sur la quantité,
- Et votre vélo, pourquoi le laisser au garage entre deux voyages ? Ils vous a conduit vers de nouveaux horizons et pourra tout aussi bien vous conduire… au bureau ! Pour ceux qui travaillent à une distance raisonnable de leur domicile (moins de 10 kilomètres par exemple), opter pour le vélo-taf est une excellente option pour réduire son empreinte carbone. Avant de s’y mettre, plusieurs éléments de blocage peuvent apparaître (danger sur la route, transpiration avant d’arriver au bureau, conditions climatiques…). Voici nos conseils :
- Sécurité : Porter un vêtement fluorescent/réfléchissant pour être vu des automobilistes, indiquer clairement ses intentions sur la route par de grands gestes, porter un casque si cela rassure, s’équiper de bonnes lampes avant et arrière, repérer son trajet à l’avance pour identifier un éventuel parcours cyclable,
- Vêtements : Pour ceux qui ont tendance à vite transpirer, faire le trajet avec des vêtements dédiés et se changer une fois arrivé (emporter une petite serviette pour absorber la transpiration par exemple, ou un petit gant humidifié pour se rafraichir). En cas de mauvais temps, même chose, il suffit de se changer en arrivant.
3. Mode de vie et sens à la vie !
Nous voilà devenus plus minimalistes et plus écolos… et on doit s’attendre à d’autres changements ?!
Juste un petit dernier, et pas des moindres : le voyage à vélo (quand on devient mordu 😉 ), en plus de modifier notre mode de vie, donne du sens à la vie ! On fait alors partie d’une grande communauté de gens curieux, généreux et libres. Tous différents, mais qui partagent des valeurs. Passionnés, avides de raconter leur histoire, d’entendre la nôtre.
Festivals mettant à l’honneur les films et récits de voyage (par exemple le Festival International du voyage à vélo de Cyclo-Camping International), associations de cyclo-voyageurs, littérature du voyage, organisation de sorties en groupe, etc. Les occasions ne manquent pas de se regrouper avec les autres voyageurs à vélo pour faire vivre notre passion commune !
Un petit peu de psychologie (en interprétation libre 🙂 ) pour conclure cet article : prenons la pyramide de Maslow, ou pyramide des besoins. Se lisant de bas en haut, elle hiérarchise les cinq besoins fondamentaux de tout être humain, des besoins les plus primaires aux plus élaborés.
Que devient notre pyramide quand le voyage à vélo s’est invité dans nos vies ?
Aux deux premiers niveaux (besoins physiologiques et sécurité), le calme s’installe : les besoins matériels sont réduits, la peur du manque diminue. On se découvre une faculté à accepter l’incertitude du lendemain, à ne pas toujours savoir où l’on va dormir, à se rationner si besoin. On prend la vraie mesure de nos besoins vitaux.
Les deux niveaux suivants (appartenance/affection et estime de soi) se centrent sur une nouvelle passion, partagée avec une communauté dynamique, sur de nouvelles valeurs qui rendent fier de soi (engagement pour la préservation de l’environnement par exemple), plutôt que sur la recherche de possessions matérielles censées montrer notre appartenance à tel ou tel groupe social.
Le dernier niveau est naturellement comblé par la nature même d’un voyage à vélo : dépassement de soi, accomplissement de ses objectifs, implication personnelle dans un nouveau mode de vie, découverte du monde et ouverture d’esprit, fierté de faire partie d’un mouvement…
Conclusion : le voyage à vélo nous a changé… et vous ?
Au fil des voyages…
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C’est fini pour cet article sur la manière dont le voyage à vélo, en plus de devenir une véritable passion, a modifié notre mode de vie au quotidien. C’est un article assez personnel, mais dont le contenu est sûrement partagé par de très nombreux voyageurs qui ont vu leur vie changée par cette nouvelle façon de voir le monde !
Voyager à vélo est un bon moyen de sortir de sa zone de confort, et donc de se remettre en question. C’est une superbe opportunité pour réfléchir aux changements que l’on souhaite voir apparaître dans son quotidien… ou tout simplement pour laisser ces changements venir à soi en découvrant de nouvelles habitudes de vie. Nous avons eu envie de partager avec vous quelques idées pour réduire son impact su la planète, par exemple. D’autres reviendrons peut-être de voyage avec des projets pour aider son prochain, pour faire vivre son quartier, etc.
Et justement, nous serions plus qu’heureux d’entendre vos propres histoires ! De découvrir comment le voyage à vélo a joué sur vos vies ! Alors soyez généreux dans les commentaires 😀
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Bonjour Lucie et Maxime
Je partage beaucoup votre vision du voyage à vélo et surtout de quelle manière il nous transforme. Quand je suis rentré en Europe après 2 ans de voyage, le confort et l’abondance en comparaison des pays visités m’ont beaucoup choqués… De retour à la maison j’ai gardé des bonnes habitudes de voyage, je suis resté minimaliste… Et puis petit à petit on reprend certaines habitudes… Et c’est à ce moment là qu’il est important de repartir un peu à vélo ne serait-ce que quelques semaines pour se faire une petite piqûre de rappel ! 🙂
Merci Brieg pour ce partage de ton expérience personnelle !
C’est exactement ce que j’ai ressentie lors de mon premier voyage,votre description est parfaite,je n’aurais pas su faire mieux…mais la mise en application à la maison est plutôt difficile avec la famille,mais la prise de conscience est là,donc c’est déjà un bon début.
Merci Pascal pour ce commentaire ! En famille, il faut peut-être commencer petit, par exemple composter ses déchets, puis proposer des nouvelles idées au fur et à mesure 🙂
On s’inspire pas mal de livres comme « No impact man » de Colin Beavan et « Zéro déchet » de Bea Johnson pour y aller par étapes chez nous.
À bientôt !