De retour à Nantes, nous avons revu Filibert et Maxime, deux amis qui ont fait en août la côte ouest irlandaise à vélo. Entre Kit-Kat, Nutella et Mars, une interview riche en informations !
Retranscription de l’interview (Cliquer pour afficher)(Cliquer pour masquer)
Filibert : Vas-y Maxime !
Maxime : Alors, Maxime, j’ai 25 ans, je suis parti avec Filibert et je suis directeur de centre de loisir.
F : Moi donc Filibert, 23 ans, je suis en école d’ingénieur, en dernière année.
M EE : D’accord, et donc, pourriez-vous nous parler du voyage que vous avez fait cet été ?
F : Alors on a fait un voyage à vélo en Irlande, on a fait la moitié à peu près du tour de l’Irlande, en suivant bien la côte, ce qui fait environ 1500 km, pendant un mois.
M EE : D’accord, et d’où vous est venue cette idée de faire un voyage à vélo et de faire un voyage en Irlande ?
M : A la base, c’est Filibert qui a eu l’idée, vu qu’il était en Irlande au départ. Il voulait faire le voyage tout seul, il m’en a parlé et je me suis dit « Je n’ai rien à faire au mois d’août, donc je viens avec toi ! »
F : Et voilà, comme ça on était deux. Et je pense que c’est beaucoup mieux de le faire à deux que tout seul. Parce qu’on est plus motivé, et c’est quand même pas facile de faire un voyage comme ça, physiquement notamment.
M EE : Oui, pour la motivation.
F : Et pour se marrer aussi. C’est quand même mieux entre potes.
M EE : Est-ce que c’était tous les deux votre premier voyage à vélo ou est-ce que vous en aviez déjà fait ?
M : C’était mon premier.
F : Tout premier aussi.
M EE : Et donc, en Irlande, quel temps a-t-il fait cet été ?
F : Moche !
M : Vraiment moche ! On a eu deux jours beaux.
F : Deux jours sans pluie, sur environ 28. Mais sinon, il a plu tous les jours. Après, il y a eu des journées où il a plu toute la journée et d’autres où c’était juste quelques heures, donc ça n’était pas fou non plus, mais ça va.
M : Et puis après, on s’habituait, mais le pire c’était quand même le vent.
F : Le vent ouais, c’est le pire.
M EE : Et comment est-ce que vous vous protégiez du vent justement ?
M : Après, t’as pas de protection, à part le K-Way… il n’y avait que ça.
F : Quand on roulait, souvent on se collait en fait : un qui était devant et l’autre qui était derrière et il prenait moins de vent.
M EE : Et pour la pluie, comment est-ce que vous vous protégiez ? A la fois vous et vos vélos, et aussi bien quand vous rouliez que le soir ?
M : Alors, en majorité, on prenait toujours le K-Way sur nous, même quand il ne pleuvait pas et qu’il faisait beau, on mettait le K-Way, comme ça s’il pleuvait on l’avait sur nous.
M EE : Donc, le K-Way en haut.
M : Oui, juste le K-Way, en-dessous il y avait juste le t-shirt. Après, quand il pleuvait vraiment beaucoup, on avait le pantalon de pluie. Et après, pour les nuits, les vélos étaient protégés par une bâche et les sacoches étaient elles-mêmes protégées par une autre protection.
F : Et du coup, quand on roulait, on avait toujours les protections sur les sacoches, comme ça elles n’étaient jamais mouillées.
M EE : D’accord. Et les sacoches, étaient-elles déjà imperméables en soi ?
F : Un petit peu. Quand c’est neuf, c’est un peu imperméable, mais sans plus.
M EE : Donc c’est vraiment le sac par-dessus, le sac jaune, qui rendait l’imperméabilité vraiment efficace.
M EE : Et donc, avant de partir, est-ce que vous avez fait une préparation physique pour vous préparer justement à faire autant de kilomètres ?
M : A faire un mois de vélo haha ? Aucune !
F : Alors moi, pendant deux semaines, je suis sorti deux fois : une fois 40km et une fois 60km. Et c’est tout. Juste pour me rendre compte que ça me faisait mal à un genou.
M : Très efficace !
F : Je me suis dit « Ca va être compliqué ! »
M EE : Et toi Maxime ?
M : Non, moi je cours de temps en temps, donc j’ai continué à courir, mais sinon j’ai jamais fait de vélo et la première fois que je me suis remis au vélo, c’était au début du voyage.
M EE : Et donc, quel a été votre rythme lors de ce voyage à vélo ? Combien de kilomètres vous faisiez par jour ? Quels horaires vous faisiez ? Est-ce que vous aviez des journées de pause ?
F : On a fait 1500 km en 17 jours. 17 jours de vélo, en tout le voyage a duré 4 semaines, mais c’est parce qu’on avait prévu des jours de repos. Donc 17 jours de vélo, 1500 kilomètres, ce qui fait environ 80 kilomètres par jour.
M : Après, on se levait, puis on partait quand on voulait quoi. Généralement, on partait en moyenne vers 10 heures.
F : Ouais 10 heures, et on roulait…
M : …Non stop…
F : …Tout d’un coup.
M : On s’arrêtait très peu.
F : On roulait un peu, on trouvait un magasin pour acheter de quoi manger le matin. On mangeait, et après on faisait tout d’un coup.
M EE : D’accord, pour arriver tôt au camping ?
F : Oui voilà. Enfin tout d’un coup, c’est-à-dire qu’on faisait quand même des pauses pour boire, pour manger un petit truc, mais on ne se posait pas.
M : On ne faisait pas de grosse pause.
M EE : Le point carte aussi…
F : Oui voilà, mais on ne se posait pas vraiment, on était toujours debout, le vélo enfourché entre les deux jambes, puis on buvait et on repartait.
M EE : Tu m’avais dit Filibert qu’au début vous aviez prévus un rythme beaucoup plus soutenu : faire plus de 100 kilomètres par jour ?
F : Oui, c’est ça.
M : A peu près.
F : Des étapes à 120, 150 kilomètres…
M EE : Ah oui, quand même !
F : Impossible. Clairement, c’est très difficile en tout cas.
M : On n’aurait jamais pu réussir.
F : Pas avec la préparation qu’on avait fait et l’inexpérience qu’on avait. A la limite, on aurait pu faire ça si on faisait du vélo toute la semaine (NDLR : avant le voyage), si vraiment on était entraînés, mais là, c’était impossible. Il y a juste la dernière étape, on a fait 125 kilomètres à 20 km/h de moyenne, on était en forme !
M : Mais c’était la dernière !
F : On savait qu’il n’y avait plus de vélo à faire derrière, si on se pétait un truc, on s’en fichait !
M : Donc on allait à fond !
M EE : Et comment est-ce que vous avez fait pour vous adapter en passant d’étapes à 120 kilomètres à des étapes à 80 kilomètres, est-ce que vous avez fait moins de jours de repos, est-ce que vous avez coupé dans l’itinéraire ?
F : On a coupé. En fait, on a pratiquement toujours dormi dans les campings qu’on avait prévus.
M : En fait, au bout de deux semaines, on a carrément revu les itinéraires. Parce que les dernières étapes avaient été prévues à 160 km, on s’est dit qu’on ne le fera jamais donc on a carrément revu l’itinéraire et les étapes.
F : Et on n’est pas passé par des endroits où on était sensé passer.
M EE : Donc vous avez revu l’itinéraire que vous aviez préparé.
F et M : C’est ça.
M EE : Donc vous aviez préparé les itinéraires à l’avance, comment aviez-vous fait ? Est-ce que vous êtes allés sur Google Maps, est-ce que vous aviez aussi des cartes locales ?
F : J’avais préparé en allant sur Google, en allant de camping en camping, donc je voyais à peu près combien de kilomètres ça faisait. Bon après, j’ai pris 120, 160 kilomètres comme un fou ! Mais toujours avec des possibilités de couper. Comme on suivait la côte et qu’elle est assez escarpée quand même, il y avait toujours des moyens de couper et de ne pas faire tous ces kilomètres.
M EE : Oui, des fois vous coupiez dans la presqu’île.
F : C’est ce qui nous permettait de couper et de raccourcir sans changer de camping. Après, j’ai aussi acheté des cartes routières, à l’échelle 1/250 000, donc 1 cm de carte pour 2,5 km. Et c’était suffisamment précis pour repérer toutes les routes qu’il y avait, même les plus petites. Et comme ça, on avait tracé l’itinéraire sur la carte et puis on suivait ça.
M EE : Et donc, tu m’avais dit qu’avec ces cartes, tu avais l’Irlande en 4 cartes.
F : Voilà, c’est ça, et on avait les 4 cartes.
M EE : Donc vous avez fait du camping, est-ce que vous aviez d’autres solutions de plan dodo ou vous n’avez fait que du camping ?
M : On n’a fait que du camping, dans une tente qui était toute petite et on a fait deux jours de camping sauvage. Une nuit on était en B&B, Bed and Breakfast, parce qu’on en pouvait plus et qu’il nous fallait absolument un lit. On était mort et…
F : Surtout toi avec ton cul…
M : Haha, ouais bon ben chacun ses problèmes, toi c’est ton genou, moi c’est mon cul !
M EE : Et à part quand vous étiez dans le B&B, qu’est-ce que vous mangiez dans votre voyage ?
M : Plein de choses bonnes !
F : C’était extraordinaire !
M : On prenait des valeurs sûres, comme on appelait ça. Parce qu’on a commencé à prendre des gâteaux un peu à gauche à droite.
F : Des trucs pas très chers quoi.
M : Ce n’était vraiment pas bon.
F : C’était sale, du coup on les jetait… Et au final, on n’achetait que des Kit-Kat, Oreo, Twix, Mars tous ces trucs-là.
M : Et on tournait à ça pendant la journée.
M EE : Ok, donc petit déjeuner et déjeuner au Twix et Oreo.
F : Et pain-Nutella.
M : Ouais, au pain-Nutella aussi.
M EE : Ah oui, ça apporte beaucoup d’énergie ça.
F : C’était ça, tous les matins on faisait pain-Nutella : une baguette chacun, un pot de Nutella. On a dû utiliser, je ne sais pas, deux kilos de Nutella ! On mettait ça avec des grosses cuillères et c’est parti… c’était super bon !
M EE : Et le soir ?
F : Le soir, on mangeait dans un pub.
M : On essayait quand on pouvait de faire un repas chaud par jour en fait.
F : Et il y a des soirs, où comme on pensait que le camping était dans une ville et qu’il y avait un pub… il se trouvait qu’il n’y avait pas de pub… Du coup, soirée Kit-Kat !
M : Une soirée où on ne mange pas quoi !
F : Il y a une soirée comme ça, où on a mangé des petites barres de Kit-Kat : deux chacun. Donc on est allé au lit en se disant « Si on dort, on ne va pas avoir faim ». Le lendemain, deux Kit-Kat aussi et on était reparti !
M EE : Ah oui, et vous n’aviez pas de brûleur à gaz pour faire des pâtes par exemple ?
F : On en avait un, mais on a utilisé tout le gaz, on avait une petite bonbonne de gaz qu’on a utilisée une fois, pour faire cuire une fois des pâtes. Et après, il n’y en avait plus.
M EE : Ah oui, les petites bonbonnes de 100 mL.
F : Oui, oui, c’était tout petit.
M EE : Donc vous gardez un très bon souvenir du voyage ?
M : Ouais, carrément !
F : Pas de galère.
M : C’est clair, on n’a eu aucune galère, que ça soit technique ou physique, on n’a rien eu.
F : Physique, on a eu mal un peu, mais on faisait en sorte de se ménager quand c’était comme ça. Quand on avait mal, on allait moins vite, on essayait de faire moins de kilomètres.
M EE : Pas de galère technique, vous aviez des bons vélos ?
F : Oui, on a payé 300€ nos vélos. Enfin, chaque vélo vaut 300€. Je pense quand même que l’essentiel c’est d’avoir un bon vélo parce que c’est ce que tu utilises toute la journée.
M EE : Après, c’est possible de le faire avec des vélos pourris !
F : C’est sûr.
M EE : On l’a fait, mais on a eu des désagréments techniques et ça n’était pas très confortable. Donc ça doit valoir le coup de mettre un peu plus d’argent pour avoir un meilleur vélo.
F : Je pense oui.
M EE : Est-ce que vous prévoyez de faire d’autres voyages à vélo ? Est-ce que ce mode de voyage vous a vraiment plu ?
F : C’est vrai que ça nous a plu, on était bien. Mais on avait aussi l’idée de partir avec un van.
M : Histoire de visiter plus en fait.
F : Comme ça, tu bouges d’un endroit, ça te prend une ou deux heures. Et après on peut se balader autour.
M EE : Quitte à prendre des vélos !
M : Oui, prendre des vélos, voilà !
F : C’est ça ! Et puis comme ça, quand il pleut, t’es quand même à l’abri plus facilement. Parce que monter ou démonter la tente sous des trombes d’eau, on l’a fait…
M : On l’a fait presque tous les matins.
F : Quand tu plies la tente et que ça dégorge, olala…
M EE : Après, vous n’avez pas choisi le pays le plus ensoleillé !
M et F : Hahaha ! Ouais, c’est vrai.
M : On n’a peut-être pas commencé par le bon pays.
F : Mais bon, c’était l’occasion !
M EE : Et puis bon, vous avez vu des trucs superbes !
F : Oui, les paysages… L’Irlande c’est quand même superbe.
M : C’est quand même à faire.
M EE : Vous recommanderiez l’Irlande pour un voyage à vélo ?
F : Oui, sans problème.
M : Il ne faut pas avoir peur de la pluie, mais oui.
F : Voilà, il faut être bien préparé pour la pluie : K-Way, des bonnes sacoches pour pas que ça soit humide et que ça sèche vite aussi. Par exemple, vous aviez quoi en serviette ?
M EE : Des serviettes normales, en coton.
F : Nous en avait les serviettes microfibres, qui sèchent rapidement. Tu mets ça dehors, il y a beau ne pas avoir de soleil, dès qu’il y a un peu de vent, ça sèche un peu.
M EE : Ah, c’est super ça.
M : Par contre, pour s’essuyer c’est pas agréable, faut s’habituer.
M EE : Tandis que nous, c’était confortable, mais…
F : Ça sentait le moisi à la fin !
M EE : Encore ça allait, c’était surtout les vêtements !
M EE : Et bien, merci beaucoup pour cet interview.
M : Avec plaisir.
M EE : C’était donc l’interview de Maxime et Filibert qui sont allés en Irlande. J’espère que ça vous a plu et que ça vous donnera envie de voyager en vélo et en particulier en Irlande, si vous n’avez pas peur de la pluie ! A bientôt pour de nouvelles vidéos sur En Echappée !
Quelques points à retenir de l’expérience de Filibert et Maxime
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Maxime et Lucie En Echappée
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