Bregt et Maxime, sur une plage proche de Falkenberg (source : En Echappée)
Lors de notre périple Scandinave (un mois de vélo entre le Danemark, la Suède et la Norvège, en juillet 2015), nous avons rencontré un voyageur à vélo belge, Bregt, qui a voyagé jusqu’à Göteborg, en Suède.
Sur le chemin du retour vers Anvers, il nous a rejoint sur la plage. Nous avons passé un très bon moment ensemble et il a accepté de nous parler de ses voyages dans une interview (la première que nous ayons réalisée !).
Retrouvons donc Bregt et un Maxime très enrhumé devant le coucher de soleil, sur un plage proche de Falkenberg, en Suède.
Maxime : Bonjour, nous sommes proches de Falkenberg et je suis avec Bregt qui nous vient de Belgique. Nous l’avons rencontré sur la plage où nous allons maintenant essayer de camper. Comme vous pouvez le voir, nous n’utiliserons pas notre tente, contrairement à lui. C’est ici que nous allons réaliser cette interview. Alors Bregt, peux-tu nous parler de toi ?
Bregt : Okay ! Donc comme tu l’as très bien dit, je m’appelle Bregt, je suis Belge et j’ai voyagé en vélo jusqu’en Suède, en commençant par Göteborg, puis je suis allé dans un petit endroit au centre de la Suède. Je suis maintenant sur le chemin du retour. Je pense que je vais passer par Copenhague et je verrai ensuite si je rentre à vélo chez moi ou par le train. Je ne sais pas encore parce que ça fait plus d’un mois que je fais du vélo et que je suis presque arrivé.
M : Et tu m’as dit que tu avais fait du wwoofing à côté de Göteborg ?
B : Oui, en effet ! En fait, c’est à 100 km de Göteborg, mais oui pour la Suède c’est assez proche de Göteborg en effet ! Le lieu s’appelle Uddebo, c’est une ville abandonnée en fait et des hippies se sont maintenant approprié l’endroit donc c’est un lieu très interactif, il se passe beaucoup de choses très inspirantes. Donc si vous avez le temps de visiter, vous devriez vraiment car ça t’ouvre l’esprit.
M : D’accord, super. Donc tu étais là-bas pendant deux semaines, c’est ça ?
B : Oui, je suis resté une semaine et demie. En fait, j’avais déjà fait un voyage à vélo, jusqu’à Nantes puis Lorient, et je m’étais senti très seul. Je n’avais rencontré personne comme vous, jamais. Parce que tu roules dans une direction et que la probabilité de s’arrêter pour dormir quelque part et de rencontrer du monde comme vous est très faible. Ou la possibilité de rencontrer quelqu’un qui suit exactement la même direction que toi est aussi très faible.
M : Oui, en fait tu es aussi la seule personne que nous ayons vraiment rencontrée. En fait, nous avons rencontré d’autres cyclistes, mais ils vont souvent dans l’autre direction, ou alors ils sont plus rapides, nous dépassent et on se dit juste bonjour, mais sans vraiment se rencontrer.
B : Oui, et donc j’avais manqué de contact social quand j’avais voyagé à vélo en France, c’est pourquoi je choisis maintenant d’aller à un endroit où je peux rencontrer du monde pour faire du wwoofing. Je continue de voyager tout seul, parce que j’aime être seul et apprécier ce paysage avec moi-même, mais j’aime aussi le contact avec les autres. J’ai vraiment besoin de rencontrer du monde car sinon je me sens très seul, c’est pour ça que j’ai choisi cette combinaison.
M : Donc tu aimes voyager à vélo, quelles sont tes motivations ?
B : Je pense que premièrement j’aime voyager, j’aime regarder le paysage, le climat et les gens évoluer et ne pas prendre un avion où tu pars d’un endroit et tu atterris à un autre où tout est différent. J’aime quand ça change. Tu vois vraiment aussi, ce qui est très important. C’est un bon moyen de rencontrer du monde quand tu t’arrêtes. Et ce n’est pas cher ! Je pense que cela n’a que des avantages, tout le monde peux faire du vélo en plus, c’est un moyen facile de voyager.
M : Alors, essayez ! Tu vois, pour préparer notre voyage, nous avons préparé les endroits où nous allions dormir, nous avions déjà réservé les campings, mais toi tu es plus « sauvage », c’est ça ? Tu ne prépares pas tes arrêts, quand tu veux aller dans un camping, tu passes simplement et tu demandes une place ?
B : Oui, en gros. Mais la plupart du temps ça pose problème car j’essaie de rouler jusqu’à… je ne sais pas, quand j’en ai assez. Mais la plupart du temps, les gens du camping sont déjà partis, donc pour plusieurs raisons, j’aime bien faire du camping sauvage, dans la nature. Et tu peux toujours trouver un endroit, toujours.
M : Surtout en Suède.
B : Surtout en Suède, oui.
M : Parce qu’ici, c’est autorisé, il y a le « Droit de À la Nature » et c’est possible de dormir dans la nature, c’est légal. Contrairement à la France en fait [NDLR : en fait, la législation est complexe et dépend de l’endroit]. Et je ne sais pas pour la Belgique.
B : C’est pareil en Belgique en fait, c’est interdit. Mais personne ne va t’embêter si tu ne fais rien de mal. Si tu n’es pas sur des terres privées, personne ne va venir et dire « Hey ! Tu n’as pas le droit de faire ça. » C’est une des raisons pour lesquels voyager à vélo ne coûte pas cher aussi.
M : J’ai fait du camping sauvage en France une fois avec mes parents et un matin un policier est venu et nous a dit « Hey, vous n’avez pas le droit de faire ça. »
B : Et vous avez dû partir ?
M : Oui, on a dû partir, mais c’est le pire qu’on ait eu. Ce n’était pas grave, on n’a pas eu d’amende par exemple.
B : Quand j’ai voyagé à vélo aux Pays-Bas j’étais souvent dans des petits villages et je dormais dans la forêt. Là-bas, je n’ai que des expériences positives à propos du camping sauvage, les gens venaient me voir et me demandaient « Wow, tu fais ça ? » et ils m’invitaient. Et une fois, j’étais à côté d’une piscine, une piscine ouverte et extérieure. Et le matin ils m’ont dit « Viens prendre un café, tu peux nager ici gratuitement, prendre une douche. » Donc je n’ai eu que des bonnes expériences. Si tu es amical, soigneux et que tu respectes les autres, ils te donneront du respect.
M : C’est intéressant. Et donc, comment est-ce que tu rencontrais ces gens ? Est-ce que tu faisais le premier pas pour aller leur parler ?
B : Et bien, ce que j’essaie toujours de faire, c’est de dire bonjour à tout le monde. C’est un début ! Mais la plupart du temps, les gens viennent à moi parce que je suis là avec mon vélo complètement chargé et qu’ils sont intrigués. Donc la conversation démarre toujours sur le vélo et va ensuite sur d’autres terrains.
M : D’accord, c’est intéressant car nous n’avons jamais essayé d’aller voir les gens comme ça et d’être invités, mais c’est une bonne philosophie, surtout pour rencontrer du monde… et avoir une douche chaude !
B : Oui, en effet !
M : Et peut-être, pour finir cette interview, pourrais-tu nous parler de ton matériel, parce que tu es bien mieux équipés que nous, surtout avec ta superbe tente !
B : Oui, ma belle tente. En fait, je l’ai eu par ma petite amie, elle me l’a offerte. J’en avais une par quelqu’un d’autre, mais elle était très nulle et très bon marché, donc elle m’a donnée celle-ci. Là ce que vous voyez, ce n’est que la tente intérieure, je n’ai pas mis l’abri extérieur car il ne devrait pas pleuvoir ce soir, vu le ciel bleu. Et c’est en fait une tente très personnelle car elle a cousu quelque chose à l’intérieur, donc c’est bien de l’avoir avec moi. C’est une super bonne tente, je pense que MSR est une très bonne marque à avoir avec soi. Et elle est légère aussi, pas ultra légère, mais assez légère.
M : Tu m’as dit qu’elle faisait 3 kg ?
B : Oui, voire 2,6 je crois. Je ne me souviens plus si c’est 2,6 ou 3,1. (NDLR : la tente de Bregt est la MSR Elixir 2 et pèse 2,6 kg, la MSR Elixir 3 pèse 3,1 kg)
M : Et c’est la moins chère de MSR ?
B : Oui, en fait elle coûtait 250 €, mais tu peux monter jusqu’à 1000 € si tu veux une tente de 2 kg ou d’ 1,8 kg. C’est très facile à installer aussi et tu as l’impression d’avoir de l’espace à l’intérieur car c’est très bien structuré.
M : Oui, on a vu que tu l’avais installée en environ deux minutes.
B : Oui, c’est super facile !
M : Donc c’est une tente deux personnes ?
B : Oui.
M : C’est mieux parce que tu as de la place pour ranger ton matériel. C’est comme nous, nous avons une tente trois personnes. Nous mettons nos tapis de sol et nous avons toujours de la place pour mettre nos affaires.
B : Si tu pars en voyage à vélo, c’est très important d’avoir de la place pour mettre tes affaires, en effet.
M : Et bien, merci beaucoup pour cette interview.
B : De rien !
M : Et nous allons passer une très bonne soirée et une bonne nuit sur cette plage.
B : Dans cet hôtel 5 étoiles, non ?
M : Donc merci et tu pourras voir la vidéo bientôt sur notre blog, En Echappée !
B : D’accord, j’irai voir ! Merci beaucoup !
M : Merci !
Points à retenir de l’expérience de Bregt (source : En Echappée)
Bregt nous a partagé la carte de son voyage et ses principales villes-étapes ! Il n’a principalement pas dormi dans les villes car il préférait camper dans un environnement naturel, mais cela donne une idée du parcours.
Villes-étapes : Anvers en Belgique, Eindhoven, Nimègue, Zutphen et Emmen aux Pays-Bas, Wiefelstede, Glückstadt et Flensbourg en Allemagne, Vejle, Silkeborg, Viborg, Hou et Frederikshavn au Danemark, d’où il a pris le bâteau pour Göteborg, en Suède. Il a passé deux semaines à Uddebo, où il faisait du Woofing. Puis il a rejoint Copenhague en passant par Falkenberg (Suède) et en longeant la côte ouest suédoise, où nous l’avons rencontré. Il est rentré chez lui en train.
L’itinéraire approximatif de Bregt (sources : En Echappée, Google Maps)
Remarque 1 : Une autre idée d’hébergement gratuit, et qui permet d’éviter la solitude : WarmShowers, la plateforme de couch surfing entre voyageurs à vélo. Vous pouvez lire notre article consacré 🙂
Remarque 2 : Vous recherchez plus de témoignages sur le sentiment de solitude en voyage ? Vous pouvez (re)découvrir l’interview d’Elvira, qui aborde aussi ce thème.
Maxime: Hello, we are now close to Falkenberg and I’m with Bregt who is from Belgium. We have met him in the beach where we are trying to camp right now. As you can see, we won’t use our tent, whereas he got one. So this is where we are doing this interview. So Bregt, could you introduce yourself?
Bregt: Okay ! So as you said it very good, I’m Bregt, I’m from Belgium and I was travelling up to Sweden, first to Gothenburg, with my bike, and then to a small place in the middle of Sweden. And now I am on my way back home. I think I will pass by Copenhagen and I will see if I will bike home or take the train. I’m not sure yet because I have already been biking now for almost one month and I’m almost there.
M: And you told me that you have done some wwoofing close to Gothenburg?
B: Yes, indeed, actually it is 100 km from Gothenburg, but yes in Sweden it is close to Gothenburg indeed! It’s called Uddebo and it’s an abandon town actually and now hippies took over the place so it’s a really interactive place to be, a lot of inspiring things are going on. So if you have time to visit it, you should surely do it because it opens your mind.
M: Okay, that’s good. So you were there for two weeks, right?
B: Yes, I stayed one week and a half. Actually, I did a trip on my bike before, to Nantes and then to Lorient and I felt it was really lonely. I haven’t met people like you, never. Because you are biking in one direction and the possibility that you come to a place where you’ll sleep and meet somebody like you guys is very small. Or the possibility that you meet somebody that take exactly the same direction as you is also very small.
M: Yeah, actually you’re the first person that we have really met. Because, we have met some people, but they are usually in the other direction, or they are faster than us and they are just passing and we say hello but we don’t really meet.
B: Yes, so I missed social contact when I was biking to France, that is why I now choose to go to a place where I can meet people afterward to do wwoofing. I continue biking on my own, because I like to be on myself and being in this landscape and enjoying it by myself, but I also like social contact. I really need to meet people because I would feel very lonely, so that is why I chose that combination.
M: So you said that you like to do bike touring, but what are your inner motivations to do bike touring?
B: I think first of all that if I’m travelling, I like to see the landscape, the climate and the people evolving and not taking a plane where you start somewhere and you land somewhere and everything is different. I like when it is changing. You see something as well, which is very important. It’s a nice way to meet people when you stop. And it is cheap! I think it only has advantages, everybody can bike though, it’s an easy way to travel.
M: So let’s try guys! You know, we prepared our trip, we prepared where we are going to sleep, we have already booked the campsites but you are more “wild”, right? You don’t prepare your stops, when you want to go to a campsite, you just come by and ask for a place?
B: Yes, basically yes. But most of the time it’s a problem because I’m trying to bike until… I don’t know, when I get enough of it. But most of the time, the people from the camping have already left, so for many reasons, I like just to sleep outside, in the wild. And you can always find a place, always.
M: Especially in Sweden.
B: Especially in Sweden, yes.
M: Because here, it is allowed, there is the “Nature Right” and you can sleep in the nature, it’s legal. Contrary to France actually. And I don’t know for Belgium.
B: It’s the same in Belgium actually, you can’t. But nobody would bother you if you don’t do anything wrong. If you are not on private ground, nobody would come and say “Hey! You can’t do this or you can’t do that”. So it is one of the reasons why travelling by bike is cheap as well.
M: I have done once wild camping in France with my parents and once a policeman came and said “Hey, you have not the right to do this.”
B: And you had to go?
M: Yes, we had to go but that’s the worst we had. I mean it’s okay, we didn’t have a fine or something.
B: When I was biking to Holland I was often in villages and I was sleeping in the forest. There I only had positive experiences about it, people came to me and said “Wow, are you doing this?” and they invited me. And once I was next to a swimming pool, an open, outside swimming pool. And in the morning they said “Come and drink coffee, you can swim here for free, take a shower”. So I only had good experiences. If you are friendly, careful and that you respect other people, they will give you respect.
M: That’s interesting. So, how did you meet these persons? Did you come to talk to them in the first place?
B: Well, what I always try to do is to say hello to everybody. That’s a start! But most of the time, people came to me because you are here with that fully-loaded bike and they are all interested. So the conversation is always starting with the bike and you can go somewhere else.
M: Okay, that’s interesting because we have never tried to go meet people like this and be invited, but it’s a good philosophy, especially to meet people… and to have a warm shower!
B: Yes, indeed!
M: So maybe, to finish this interview, we can talk about your material, because you are better equipped than us, especially with your beautiful tent!
B: Yeah, my beautiful tent. Actually, I got this from my girlfriend, she gave it as a present. I had one for one person, but it was really shitty basically and it was very cheap and she bought me this one. Now what you see here is just the inner tent, it is not the outside shelter because we won’t have rain tonight because it is a blue sky. And it is actually very personal because she had sewing something in it as well, so it is nice to have this with me. And it’s a super good tent, I think MSR is a very good brand to have with you. And it is light as well, it’s not super light but it’s quite light.
M: So you said it was 3 kg?
B: Yeah, even 2.6 I think. I don’t remember if it is 2.6 or 3.1.
M: And it is the cheapest from MSR?
B: Yes, it was 250€, but you can go up to 1000€ if you want a tent of 2 kg or 1.8 kg. It is very easy to set up as well and you have a feeling of space inside because it’s attached very good.
M: Yeah, we saw that you put it in like two minutes.
B: Yeah, it’s super easy!
M: So you said that it’s a two-person tent?
B: Yes.
M: It’s better because you have some place to put your stuff. It’s like us, we have a three-person tent and we put these mattresses and we still have the place to put all our stuff.
B: If you go on a biking trip, it’s very important to have place to put your stuff as well, indeed.
M: Okay, so thank you very much for this interview.
B: You’re welcome!
M: And we will spend a nice evening and night in this beach.
B: In this five-star hotel, no?
M: So thank you and you can see the video soon in our blog, En Echappée!
B: Okay, I will! Thank you very much!
M: Thank you!
Nous avons été très heureux de rencontrer Bregt lors de notre voyage, merci à lui pour cet interview !
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Maxime et Lucie En Echappée
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