Les garçons sont rentrés de voyage vendredi dernier ! Une très belle aventure, de belles découvertes, pleins de souvenirs ! Maxime vous propose ses derniers récits, de Tallinn à Saint-Pétersbourg.
Dans son récit précédent, Maxime nous avait laissés à Tallinn, capitale de l’Estonie. Voici un rappel de leur parcours jusqu’ici :
Remarque : les cartes de cet article sont en option « piéton » car l’option « vélo » n’est pas disponible en Lettonie, ni en Estonie.
Jour 25 : Visite de Tallinn
Nous quittons l’auberge de jeunesse vers midi et partons à la découverte de Tallinn, à pied cette fois !
Nous montons dans les hauteurs de la vieille ville et ne regrettons pas d’avoir laissé nos vélos à l’auberge : la vieille ville est vallonnée et pavée de galets.
Nous déjeunons au Von Krahl Aed, restaurant bio et local au cadre chaleureux. Nous mangeons du poulet légèrement caramélisé accompagné de pousses de soja, de bouts de maïs légèrement cuits, d’une feuille de chou et de quelques légumes de saison. Avec, pour accompagner, le traditionnel pain noir et beurre salé.
Après ce délicieux repas, nous reprenons notre visite en utilisant la très pratique carte papier « Free map made by locals » (« Carte gratuite faite par des locaux »), qui nous avait notamment permis de trouver ce restaurant.
Nous traversons le passage Ajaloo Kaïk où les dates importantes de l’Estonie sont gravées et décrites sur des dalles. Nous longeons les murs fortifiés de la ville et tombons par hasard sur un panneau de l’EuroVelo 10 ! Nous notons son emplacement pour le lendemain.
Nous arrivons sur la place centrale de la ville qui ressemble énormément à celle de Poznan, puis découvrons des petites ruelles et passages sympathiques, comme le Passage Sainte Catherine.
Nous visitons ensuite la cathédrale Alexander Nevsky, à côté de la maison du parlement. Non loin de là, nous trouvons le panorama indiqué sur la carte qui nous donne une vue imprenable sur Tallinn.
Nous traînons ensuite librement dans la ville et nous y perdons volontairement pour nous imprégner de son ambiance…
Nous rentrons ensuite dans l’auberge pour profiter de la salle commune. Alexandre joue du piano et des guitares à disposition puis fait la sieste, pendant que je lis, puis écris l’article précédent. Après une partie d’échec (gagnée par Alex :'( ), nous faisons les courses puis nous préparons à manger dans la cuisine en discutant avec deux francophones : un Français traducteur en langue scandinave et un Togolais étudiant en protection de l’environnement.
Jour 26 : Tallinn – Eisma (110 km)
Après avoir quitté l’auberge de jeunesse vers dix heures, nous retrouvons assez facilement le balisage de l’EuroVelo 10 découvert la veille. Cependant, il n’est pas très clair sur certaines intersections et nous nous retrouvons au port. Nous utilisons donc le GPS pour retrouver notre chemin, et rapidement le balisage.
Nous quittons Tallinn sur une piste cyclable longeant la Baltique, à côté de nombreux ferrys rejoignant Helsinki.
En quittant la ville, mon porte-bagage a un nouveau problème : une nouvelle soudure a laché. Je le répare avec des colliers en plastique mais le résultat est moins concluant que les fois précédentes : les branches de droite sortent régulièrement de leur logement et se prennent dans le système extérieur de mon Nexus, m’empêchant de passer certaines vitesses. Il ne me suffit alors que de les replacer.
Nous pédalons parallèlement à la mer Baltique et ne suivons pas toujours l’EuroVelo 10 (qui est ici également la 11 et la 13) car cette route suit la côte au maximum et que nous n’avons pas le temps de longer toutes les presqu’îles.
Le paysage est très varié le long de l’EuroVelo 10 que nous avons récupéré à Palmse : champs, lacs, forêts, rivières, manoirs…
Dans l’après-midi, nous traversons ainsi la forêt du parc national Lahemaa et passons au-dessus de nombreuses rivières qui se jettent un plus loin dans la mer Baltique.
Vers 18 heures, nous fêtons avec les vaches du coin notre 2000ème kilomètre ! Nous étions sensé atteindre ce chiffre à Saint-Pétersbourg, mais nous nous doutions que nous ferions plus de kilomètres que le trajet le plus direct : détours, visites, suivi de routes balisées…
Une heure plus tard, nous trouvons une plage sympathique derrière une forêt, où nous installons notre tente sur une zone pas trop ensablée pour nous éviter des déconvenues avec le sable.
Jour 27 : Eisma – Voka (102 km)
Ce matin, nous n’avons rien d’autre à manger qu’une barre de céréales chacun : ni pâtes, ni rien d’autres. Nous avons mal géré nos réserves.
Matin de bivouac (source : En Echappée)
Nous prenons la route vers 8h30 à la recherche d’une boutique ou d’un restaurant mais savons que cela sera difficile dans cette zone très peu peuplée : la veille, nous n’avons rien trouvé en 80 kilomètres.
Nous traversons des forêts et trouvons finalement vers onze heures un restaurant de routier où nous prenons une escalope et un filet de poulet en guise de petit-déjeuner.
Nous quittons Kunda, ville industrielle un peu déserte, et trouvons un terrain de basket avec un ballon posé. Ce n’est pas la première fois que nous voyons cela et sommes assez impressionnés : un ballon cher (environ 60 €) laissé dehors sans surveillance, quelle confiance !
Nous en profitons donc pour faire une petite partie. En tentant un dribble, Alex glisse avec ses chaussures de vélo, tombe et se fait mal à la jambe (il avait déjà perdu la partie précédente donc il ne peut même pas sortir ça comme excuse !)
À quinze heures, nous prenons cette fois notre déjeuner dans l’ambiance assez glauque d’un restaurant de chasseur… où je commande une salade végétarienne. 🙂
L’EuroVelo 10 nous fait ensuite prendre une route nationale, puis nous perdons la trace du balisage alors que la route devient très fréquentée. Nous utilisons alors notre GPS pour retrouver le chemin et nous rapprocher de la mer Baltique, mais devons passer pour cela par un « sentier de tracteur ».
Finalement, nous retrouvons la mer le long d’une immense falaise pas du tout protégée : on va éviter de faire les malins ! La vue cependant, est superbe…
Vers Voka, nous trouvons une petite forêt et plantons notre tente non loin de la route.
Jour 28 : Voka – Kuty (97 km)
Aujourd’hui, c’est le grand jour ! Nous allons essayer d’atteindre la Russie, l’objectif de ce voyage.
L’entrée en Russie est réputée pour être difficile : même après avoir obtenu le visa (phase délicate), le passage de la frontière n’est pas garanti et nous avons lu que les douaniers peuvent demander les adresses et numéros de téléphone des hôtels où nous avons réservé.
Nous n’avons pas réservé d’hôtels en Russie et comptons bivouaquer une nuit dans la forêt… Allons-nous réussir à passer la frontière ? Réponse dans quelques heures…
Le matin, nous longeons de nouveau les falaises de la Baltique, puis l’EuroVelo 10 nous emmène vers les terres où nous traversons des champs sur des sentiers corrects et longeons des lacs.
Nous arrivons vers treize heures à Narva, ville frontalière à la réputation « pauvrette ». Un peu stressés, nous réservons une auberge de jeunesse à Saint-Pétersbourg, au cas où la douane nous le demande. Nous décidons cependant de maintenir notre nuit de bivouac.
Nous nous dirigeons rapidement vers le poste frontière, toujours pas sereins. Nous laissons nos vélos à l’entrée car nous me savons pas ce qui nous attend, nous dirigeons vers un des bureaux où la douanière analyse nos visas, puis nous dit d’entrer. Lorsque que nous lui disons que nous avons nos vélos, elle nous presse de les amener sans délai.
Nous nous exécutons, traversons la porte et… Nous sommes en Russie ? Pas encore, nous comprenons que nous sommes dans une zone frontalière et que nous devons traverser un pont pour arriver du côté russe.
Nous arrivons alors à un nouveau poste frontière où nous devons remplir des papiers. Il n’y a pas de crayon, les instructions sont en russe, mais certains papiers sont heureusement en anglais, ce qui ne nous empêche pas de nous y reprendre à trois fois et de passer trente minutes à remplir les papiers dans une sorte de serre où nous étouffons… Si nous avions directement rempli correctement, nous y aurions passé cinq minutes !
Au guichet, on ne nous demande pas où nous allons dormir, on ne nous pose d’ailleurs aucune question, puis on nous ouvre les portes du pays.
La différence entre l’Estonie et la Russie nous frappe plus qu’à n’importe quelle autre frontière du voyage : les villages russes proches de la frontière font très pauvre, la route pour Saint-Pétersbourg est une interminable bande de goudron large comme quatre voitures, mais sans marquage au sol. Les Russes conduisent de manière un peu sauvage, en doublant parfois par la droite, mais nous respectent quand même. Le prix de l’essence est incroyablement bas : entre 0.50 et 0.60 € le litre, et les horaires de bus sont écrits à la main sur une ardoise suspendue aux abribus.
Nous arrivons finalement à Kingisepp, première ville depuis le passage de la frontière, où nous sommes accueillis par des chiens errants. Notre impression de pauvreté de la région se renforce, notamment avec les bus de l’agglomération aux couleurs de compagnies suédoises, finlandaises ou belge non repeints : « Bruges – Namur : montez, merci ». Nous remarquons aussi un distributeur d’eau potable, ce qui répond à notre question sur la potabilité de l’eau du robinet.
Nous retirons des roubles et faisons nos courses, puis achetons une carte de la région dans une station-service. À 5€ le Mo de données, nous voulons à tout pris éviter le GPS (de plus, nous avions oublié de télécharger la carte hors-connexion de la région).
Nous cherchons un lieu de bivouac, mais ne trouvons pas de forêt adéquate. Nous nous installons finalement sur le chemin d’un champ en friche reculé.
Jour 29 : Kuty – Saint-Pétersbourg (108 km)
Fatigués, nous nous réveillons tard et ne quittons le lieu de bivouac qu’après dix heures. La route est similaire à celle de la veille : une longue ligne droite traversant forêts et champs.
À une cinquantaine de kilomètres de Saint-Pétersbourg, nous nous arrêtons dans une sorte de cité HLM où nous achetons à manger.
Lorsque nous déjeunons, de nombreux habitants nous lancent des phrases que nous ne comprenons pas, mais que nous interprétons comme des « Bon appétit ! ». Nous leur répondons alors à tous « Spasiba ! » (merci).
Alors que nous reprenons la route, nous observons un petit bidonville à côté des cités. Nous avons du mal à comprendre la raison de cette cité, située au milieu des champs.
Nous traversons ensuite le premier périphérique de Saint-Pétersbourg, alors que nous sommes encore à une quarantaine de kilomètres du centre.
Finalement, après avoir dépassé une cité d’où se dégageait un incendie, nous arrivons à l’entrée de Saint-Pétersbourg !
C’est alors que les difficultés commencent : cette zone est extrêmement polluée et le trafic y est dense et dangereux.
Nous réussissons à nous faufiler entre les voies d’insertion et de sortie sur des routes parfois en deux fois quatre voies.
Plus nous nous rapprochons du centre, plus nous voyons de monuments, notamment de nombreuses églises orthodoxes, et de canaux.
Finalement, nous arrivons vers 19 heures à notre auberge de jeunesse, située à côté du musée de l’Hermitage.
Notre périple cycliste se termine presque… Nous allons maintenant visiter Saint-Pétersbourg pendant deux jours, puis irons à l’aéroport jeudi soir pour partir dans la nuit vers la France.
Prochain article : tourisme à Saint-Pétersbourg ! La récompense de ce beau mois d’aventure cycliste à travers l’Europe de l’Est, les pays baltes et un petit bout de la vaste Russie !
Nous espérons que vous avez aimé suivre Maxime et Alexandre dans leur périple. Restez connectés pour découvrir les retours d’expérience qui découlent du voyage : pour cela, n’hésitez pas à vous inscrire à notre newsletter (en indiquant votre prénom et mail dans le cadre sous l’article), à nous suivre sur Facebook et sur Twitter !
À très bientôt sur En Echappée 🙂
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Maxime et Lucie En Echappée
Encore Bravo à vous deux et merci pour les articles sur en Echappée
Merci Françoise ! 🙂
Merci beaucoup pour cette chronique et bravo pour ce beau périple. J’ai découvert ce blog par hasard et je le trouve vraiment très intéressant et instructif, étant moi-même adepte de rando cyclotouriste pendant les vacances et de vélo de route le reste du temps.
Bonne continuation à tout-e-s !
Merci Isabelle pour ce gentil message ! Bons voyages !