Bonjour et bienvenue sur notre blog pour cette septième chronique de notre défi « Quinze livres sur le voyage à vélo pour quinze semaines de découvertes » !
Comme nous vous le proposions dans notre article de présentation du défi, chaque semaine, pendant quinze semaines, nous allons lire un livre sur le voyage à vélo et le résumer pour vous sur le blog.
Après la chronique du guide Les plus beaux cyclotours de France, on continue avec un récit de voyage !
Hokkaïdo, défier l’hiver à vélo, Sylvie Massart et Florence Archimbaud
De mi-janvier à début mars 2015, Sylvie Massart et Florence Archimbaud, se sont embarquées pour un projet un peu fou : faire le tour d’Hokkaïdo à vélo… en hiver. Cette saison est particulièrement rude sur l’île japonaise du Nord, avec des températures négatives pouvant atteindre les -30°C et beaucoup de neige et de glace sur les routes.
Les deux baroudeuses n’en sont pas à leur premier voyage. Entre 2000 et 2005, elles avaient fait le tour du monde à vélo, leur premier long voyage et leur première aventure à vélo. Plus récemment, elles ont marché 4000 kilomètres sur les chemins de Compostelle. Cependant, leur défi contre l’hiver d’Hokkaïdo est leur première expérience à vélo en conditions hivernales.
Un challenge sportif ? En soi, c’en est un. Cependant, les deux voyageuses ne sont pas animées par l’envie d’accomplir une prouesse. Bien au contraire, l’objectif de leur projet est plutôt d’ordre poétique : aller admirer les grues Tancho – dont la vision, selon la légende, offre mille ans de bonheur – en suivant un itinéraire qui épouse la forme de l’origami grue.
Il résulte de ce voyage un récit (à la première personne) plein de poésie, rédigé avec une grande finesse et qui se lit comme un roman. Le rêve des deux voyageuses devient celui du lecteur. La prose nous invite à vibrer avec elles devant les beautés d’Hokkaïdo en hiver, à nous émouvoir des belles rencontres et à partager leurs efforts pour atteindre leur but. On en ressort heureux. Au-delà de la poésie, l’ouvrage contient de précieuses informations et inspirations pour les voyageurs tentés par un voyage à vélo en hiver.
Pour vous procurer l’ouvrage, contactez directement les auteures via leur page facebook. |
Remarque : Les chapitres du livre n’ont pas de noms. Nous les avons numérotés, dans cette chronique, par souci de simplicité.
Premier chapitre
Résumé
Des quatre grandes îles qui composent le Japon, Hokkaïdo est la plus au nord. Bien que située à la même latitude que Bordeaux, en France, l’île abrite les hivers les plus rudes d’Extrême-Orient, sous l’action des courants marins et des vents de Sibérie. Il y neige beaucoup et -30°C n’y est pas une température inhabituelle en Janvier-Février.
C’est ce qui rend le projet de voyage à vélo de Florence et Sylvie complètement insensé aux yeux d’un contact japonais résidant sur l’île. Dans un email chargé d’inquiétude, partagé par les auteures en guise d’ouverture du récit, il les conjure d’annuler leur folle entreprise de rouler sur Hokkaïdo en hiver : la morsure du froid, les routes glissantes et les nombreux accidents de la circulation sur l’île en hiver sont autant de bonnes raisons de rester chez elles, bien au chaud. Les deux aventurières sont plus étonnées qu’effrayées par ce message. Baroudeuses depuis des années, elles sont plutôt habituées à des témoignages d’enthousiasme de la part de leurs amis.
Malgré un tour du monde à vélo, pendant cinq ans, une quinzaine d’années auparavant, les deux voyageuses reconnaissent n’avoir aucune expérience de la montagne en hiver et du vélo en conditions froides extrêmes. Elles ne sont pas non plus des expertes de la mécanique vélo. Pour préparer leur audacieux défi, elles communiquent avec des cyclistes japonais, habitués des routes enneigées. Elles s’inscrivent aussi dans un atelier associatif de réparation de vélos.
À l’atelier, les bénévoles les aident à transformer des vieux vélos classiques, qu’elles ont trouvés dans des caves familiales, en machines équipées pour braver le froid : remplacement de toutes les pièces plastiques par des pièces métalliques, coulage de graisse pour automobile dans les gaines et les roulements pour contrer le gel, et mise en place de pneus cloutés. Globe-Trotter et Kizami sont prêts pour le voyage. Avant le départ, l’aventure a déjà commencé à l’atelier !
Enseignements
Conseils techniques
- Le choix des vélos pour braver l’hiver : Plutôt que de soumettre des vélos neufs aux rudes conditions hivernales, et par manque de budget, les deux voyageuses préfèrent s’équiper de vieux vélos et les bricoler pour en faire des « baroudeurs des neige » ;
- Pièces mécaniques sensibles au froid : Les pièces plastiques sont remplacées par des pièces métalliques. Les gaines et roulements, et une bonne partie des autres pièces, sont enduits de graisse pour automobile.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Janvier et Février sont les mois les plus froids sur Hokkaïdo ;
- Hokkaïdo est relativement coupée du reste du Japon : le ferry au départ de Tokyo met trois jours à rejoindre l’île et le train à grande vitesse ne s’y rend pas encore. Le moyen de transport privilégié pour gagner l’île est actuellement l’avion ;
- Au Japon, les saisons sont très marquées et le passage de l’une à l’autre est l’occasion de célébrations de la part de la population. L’art et la culture en général leur réservent une grande place.
Deuxième chapitre
Résumé
Pour atteindre Sapporo, capitale d’Hokkaïdo et point de départ de l’aventure, les deux voyageuses ont un vol pour Helsinki, puis pour Osaka, puis un vol intérieur pour Chitose, à quarante kilomètres de Sapporo, qu’elles rejoindront à vélo. À l’arrivée en Finlande, elles doivent s’assurer elles-mêmes du transit de leurs vélos entre les deux avions, ce qui engendre un peu de stress, mais se passe finalement bien.
Pour se distraire pendant les douze heures de vol, Sylvie révise un peu de japonais, qu’elle maîtrise assez peu malgré ses efforts, élabore des plans de voyages futurs et fait le point sur la géographie d’Hokkaïdo. Au-delà du défi sportif, le voyage a des raisons plus poétiques : comme récompense à deux mois d’efforts et à 2000 kilomètres à vélo dans le froid, les deux aventurières rêvent d’observer la danse nuptiale des Tanchos, les grues du Japon. Oiseau emblématique dans le pays, sa seule vision est synonyme de mille ans de bonheur. Simple superstition ? L’énigme attire les deux baroudeuses. La grue est aussi un des premiers origamis enseignés aux jeunes enfants. Toujours avec beaucoup de poésie, les voyageuses ont prévu un itinéraire qui épouse la forme du célèbre origami !
Il fait -5°C à leur arrivée à Chitose. Après avoir tranquillement remonté leurs vélos, les deux voyageuses se mettent en quête d’un hôtel pour passer la nuit, qui commence à tomber (à 16h30). Elles rencontrent un cycliste qui prend leur projet au sérieux, mais le qualifie de difficile, et les aide à trouver une chambre. Là, elles sont accueillies avec surprise par le réceptionniste. En répartissant leurs affaires dans les sacoches, Sylvie découvre qu’elle a oublié son sac de couchage.
Enseignements
Conseils techniques
- Prendre l’avion avec les vélos : Les deux voyageuses ont fait le choix de démonter leurs vélos et de les transporter dans des housses spéciales. Elles y ont aussi glissé leurs casques, les outils et leurs matelas (auto-gonflants) et transportaient leurs huit sacoches dans de grands cabas. Attention, la prise en charge des vélos peut-être payante ;
- Mécanique vélo : Une leçon qu’elles ont apprise à l’atelier de réparation est que la mécanique vélo requiert de prendre son temps. À l’aéroport, elles mettent une heure et demie à remonter leurs vélos. Une bonne organisation est aussi de mise pour ne pas perdre des pièces ;
- Pneus pour braver la neige et la glace : Pour pouvoir rouler à la fois sur la neige et la glace, les deux voyageuses choisissent des pneus cloutés (360 clous par pneus). Elles emportent aussi des cordes pour en entourer les pneus en cas de forte neige (à la manière des chaînes pour automobiles) ;
- Vêtements pour rouler l’hiver : Face aux températures négatives, pouvant descendre jusqu’à -30°C, les deux aventurières porteront des vêtements thermiques, ainsi que des pantalons et vestes de ski ;
- Équilibrer les sacoches : La répartition du matériel dans les sacoches est importante pour avoir un bon équilibre sur le vélo. Surtout en hiver quand le sol glisse et le vent souffle fort ;
- Matériel de camping : Malgré le froid, les voyageuses prévoient de camper, car les hôtels sont rares et chers sur l’île. Elles emportent avec elles : une tente de montagne, deux matelas autogonflants, deux peaux de mouton et des sacs de couchage d’alpinisme.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Au Japon, la circulation se fait à gauche ;
- Avant leur départ, les deux voyageuses ont repéré les routes fermées en hiver et les ont indiquées sur leur carte routière.
Troisième chapitre
Résumé
Dans le centre commercial local, Sylvie parvient à remplacer son sac de couchage. Puis les deux femmes profitent d’un petit déjeuner japonais à l’ancienne : un repas complet, l’idéal pour braver le froid !
Pour le moment, il fait entre -10 et -5°C. Les aventurières se lancent à l’assaut de la nationale 12, route automobile très fréquentée, notamment par les camions. Sur le bitume peu enneigé, les pneus cloutés accrochent et font beaucoup de bruit. Les voyageuses ont besoin d’un peu de temps pour bien maîtriser leurs vélos bricolés.
Dans le grand froid et la circulation dense, Sylvie a des doutes sur le sens de leur voyage. Le moral n’y est pas et elle ressent un manque, celui de pouvoir communiquer avec les gens.
Enseignements
Conseils techniques
- Sécurité sur la route : Les deux voyageuses portent des gilets fluorescents. Peu esthétiques, mais primordiaux pour être vues par les automobilistes, surtout par mauvais temps. Elles ne regrettent pas d’en être équipées ;
- Quelques outils : clés Allen, deux petits tournevis, quelques clés plates, quelques vis et un dérive-chaîne.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Au Japon, les routes sont numérotées selon leur taille (par exemple, la route 1 est une autoroute et la route 1124 est une petite route de montagne) ;
- La devise des deux aventurières : « Prends la route comme elle vient, et si tu ne peux pas, prends le bus ! « . Une devise pleine de patience et de bon sens ;
- Après la première journée de vélo, Sylvie souffre d’un genou et du dos. Des douleurs assez fréquentes du côté des cyclo-voyageurs, surtout en début de parcours ;
- Au Japon, les boutiques Shimano proposent plus d’articles de pêche que de cyclisme.
Quatrième chapitre
Résumé
Petit à petit, les deux voyageuses retrouvent leurs réflexes et leurs sensations de cyclo-voyageuses. Le froid et la neige ne sont pas une partie de plaisir, mais elles apprécient d’être toujours en mouvement. Elles roulent six à sept heures par jour, de pause en pause, explorant les supérettes locales, les combini où on trouve vraiment de tout, et goûtant les viennoiseries fourrées à la pâte de haricots rouge.
À Yonezawa, elles s’approchent d’un temple shintoïste, dont elles donnent une belle description, et où on propose à Sylvie de purifier son genou douloureux à la chaleur du feu sacré. Avant que la nuit ne tombe, brusquement car c’est l’hiver, les aventurières trouve un emplacement pour leur tente dans un bosquet. La neige leur arrive à la taille, elles devront la tasser. Apercevant une habitation non loin, elles préfèrent y demander l’autorisation de camper dans le bois. On leur donne, avant de les inviter à dormir à l’intérieur.
Elles passent donc la nuit chez une famille japonaise qui, comme beaucoup de familles locales, regroupe trois générations sous un même toit. Le contact avec les habitants est agréable. La grand-mère leur prépare un bon repas et de confortables futons pour la nuit.
Le lendemain, Sylvie éprouve de nouveaux sentiments pour leur voyage : il ne lui paraît plus absurde mais, au contraire, exaltant. La route, glacée et enneigée, est un plaisir pour les pneus cloutés. Les voyageuses ressentent une agréable impression de légèreté.
Enseignements
Conseils techniques
- Vêtements additionnels : Des gants et sous-gants, des lunettes de protection ;
- Outil additionnel : Une pelle à neige de poche, utile pour adapter le terrain à la tente.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Les voyageuses font de nombreuses pauses pour récupérer. Les pauses courtes se font dans des abribus et les longues pauses dans des supérettes ou des aires de repos ;
- Inutilisés pendant les longues heures passées sur le vélo, les pieds et les mains des deux femmes sont engourdis. Elles souffrent aussi d’œdèmes aux yeux, dus au froid ;
- Avant de planter la tente dans un bosquet, les voyageuses préfèrent demander l’autorisation aux habitants qui résident à proximité. Elles ne veulent pas déranger ou, pire, manquer de respect à un lieu sacré sans le savoir ;
Cinquième chapitre
Résumé
Proche de Fukagawa, les aventurières sont surprises par la nuit sur une route sans éclairage. Elles ont repéré un abribus fermé, mais l’idée de camper près d’une ferme leur paraît plus agréable.
Florence, qui a un certain talent pour demander l’hospitalité, tente le coup dans l’une d’elles. Les deux retraités qui y vivent sont très sympathiques, ils préfèrent les inviter à dormir à l’intérieur et commandent des sushis pour l’occasion. La conversation s’engage, les deux voyageuses connaissant quelques mots de japonais. Les questions fusent, leurs hôtes sont surpris par leur projet. Le dîner est très convivial et les voyageuses sont confortablement installées pour la nuit sur des futons.
Elles repartent le lendemain, ravitaillées par leurs prévenants hôtes. La route 275 est recouverte de poudreuse, peu praticable pour les pneus cloutés. Après une pause dans une gare routière, elles se remettent en route. Il leur reste trois kilomètres à parcourir avant l’aire de repos qu’elles avaient repérée sur la carte avec leurs hôtes, quand ceux-ci les rejoignent en 4×4. Ils ont roulé cinquante kilomètres pour vérifier qu’elles allaient bien et pour leur apporter une boisson chaude !
Non loin de l’aire de repos, les deux femmes repèrent des bains publics. C’est un véritable bonheur pour elles de pouvoir s’y détendre dans l’eau très chaude.
Enseignements
Conseils technique
- Visibilité de nuit : Les voyageuses sont équipées de lampes frontales ;
- Pneus cloutés dans la poudreuse : Ces pneus ont un fonctionnement optimal sur la glace ou la neige bien tassée. Dans la poudreuse, ils s’enfoncent et rendent le pédalage difficile.
Conseils et réflexions sur le voyage
- En côte, les deux aventurières doivent prendre leur mal en patience et rouler lentement pour garder leur souffle, mais surtout pour ne pas suer. Par ce temps, la transpiration a vite fait de se transformer en glace !
Sixième chapitre
Résumé
Les voyageuses roulent au cœur de la montagne, dont les pans sont couverts de sapins. La neige est très belle, ainsi que la lumière et le ciel dégagé. Dans une épicerie, elles reprennent des forces avec une bonne soupe de nouilles. Elles sont très bien reçues par l’épicière et par une cliente qui leur offre des chaufferettes autocollantes.
De retour sur la route, les aventurières sont abordées par un policier bienveillant qui tient à assurer leur sécurité : il décide de les escorter en roulant derrière elles avec sa voiture, tous gyrophares dehors ! Il les suit sur plusieurs kilomètres, malgré leur ascension lente d’un col, à cinq kilomètres heure, bloquant toute la circulation. Personne ne proteste, ni ne klaxonne, cependant.
Proche de Bifuka, les deux voyageuses sont hébergées dans un temple bouddhiste, où elles discutent avec l’épouse du moine responsable qui leur offre un thé. Le lendemain, elles empruntent la route 40, une Nationale qui passe au milieu de nombreuses fermes, toutes identiques. Les fermiers ne leur offrent pas l’hospitalité ce soir-là, mais leur indiquent une gare toute proche qui propose un abri pour les voyageurs. Elles y passent une nuit confortable et ne manquent pas de laisser un mot de remerciement.
Enseignements
Conseils techniques
- Rouler sur la glace : Pour que leurs roues ne patinent pas, les voyageuses n’utilisent que leur plus petit plateau de vitesses.
Conseils et réflexions sur le voyage
- La vie en plein air et l’effort quotidien sont euphorisants et masquent la fatigue. Il faut savoir se ménager et se réserver des moments de repos.
Septième chapitre
Résumé
À Yuchi, les voyageuses se ravitaillent dans une coopérative agricole. Elles se reposent quelque temps dans les fauteuils du grand hangar au style soviétique. Elles rejoignent ensuite la mer, par une route bordée de persiennes coupe-vent investies par d’énormes corbeaux.
Wakkanaï est une ville japonaise typique, avec ses haut-parleurs qui diffusent publicités et musique en continu. Les deux aventurières passent la nuit dans une pension de famille où elles apprennent à jongler avec les différentes pantoufles qu’il faut porter ou, au contraire, retirer, selon les pièces dans lesquelles on veut entrer. Encore une fois, elles sont extrêmement bien reçues par la propriétaire des lieux qui honore leur présence par de délicieuses fraises… en plein hiver ! Comme récompense à leur première semaine de vélo, elles se reposent deux jours en ville.
De retour sur les routes, les deux femmes admirent la beauté du détroit de Soya, où de jolies maisons de pêcheurs en bois se tiennent devant la mer, avant d’arriver au Cap du même nom, plus touristique que pittoresque. Puis leur itinéraire longe la mer d’Okhotsk, où des panneaux indiquent le risque de tsunamis. Dans le village de Sarufutsu, les deux femmes se reposent dans le hall d’un hôtel. Elles y lient une bonne relation avec un serveur qui a voyagé en Europe par le passé. Il décide de les héberger pour la nuit et leur obtient une chambre dans un hôtel ami pour le lendemain.
Enseignements
Conseils techniques
- Compteur : Les voyageuses ont préféré ne pas s’en équiper, pour avoir une liberté totale et laisser le hasard guider leur voyage.
Conseils et réflexions sur le voyage
- À chacun de leurs voyages, les deux femmes voient germer en elles des idées de nouveaux périples ;
- Les deux aventurières, malgré les conditions climatiques difficiles, arrivent à rouler une moyenne de 50 kilomètres par jour.
Huitième chapitre
Résumé
Les deux voyageuses sont accueillies au New Korin Hotel, où leur hôte de la veille leur avait obtenu une chambre pour la nuit. Leur hôte du jour les reçoit avec beaucoup de générosité et commande une multitude de plats japonais pour les initier à la gastronomie locale. Elles passent une excellente soirée en sa compagnie, à discuter de sujets variés.
À l’approche de la grande ville de la côte est, Abashiri, les aventurières essuient une forte pluie. Leurs affaires mettront du temps à sécher. Tout le contraire de la bonne neige qui se dépose sur les vêtements sans les mouiller.
Les voyageuses passent la soirée dans des toilettes publiques chauffées où elles peuvent recharger leurs téléphones et cuisiner. Malgré les caméras de surveillance, personne ne vient les déloger. Elles s’amusent des toilettes High-Tech à la japonaise et de leurs multiples fonctionnalités, puis installent leur campement devant le bâtiment. Au matin, les dérailleurs des vélos sont pris dans la glace et elles doivent les dégager avec un petit couteau.
Malgré ces peines mécaniques, elles profitent de la beauté des lacs Saroma et Notoro. À cette période de l’année, la mer devrait être recouverte par une couche de banquise, mais cet hiver, il ne fait pas assez froid (au-dessus de -18°C). À Abashiri, des touristes venus observer les icebergs doivent se contenter de crème glacée. En ville, les voyageuses découvrent un vélo équipé de sacoches. Son propriétaire ne se montrant pas, elles laissent un mot. Elles recevront plus tard un mail : même si leurs routes ne se croiseront pas, le cylo-voyageur japonais est heureux de leur message qui lui réchauffe le cœur.
Neuvième chapitre
Résumé
Après une journée de repos à Abashiri, les deux voyageuses partent contempler les oiseaux migrateurs (les cygnes chanteurs, notamment) au lagon de Tofutsu, site ornithologique reconnu au Japon. Les grues Tancho (qui elles ne migrent pas) ne sont pas encore de la partie. Alors qu’il leur reste une vingtaine de kilomètres avant le prochain village, le temps se gâte et apparaît le blizzard. Aveugles au milieu des bourrasques, les deux aventurières roulent en direction d’une petite gare qu’elles avaient repérée lors d’une étape précédente.
À l’intérieur, elles découvrent un petit restaurant. Les deux femmes qui gèrent les lieux les reçoivent avec bienveillance et générosité. La télévision annonce de fortes tombées de neige pendant trois à quatre jours : la plupart des routes seront fermées, les voyageuses sont bloquées. Leurs deux anges gardiens s’occupent de les loger dans le local municipal des pompiers.
Bien au chaud, grâce à la générosité de leurs hôtes, Sylvie réfléchit de nouveau à la raison de leur voyage. Elle se rend compte que ce sont les nombreuses rencontres qu’elles ont faites qui donnent du sens à l’aventure. Ce qui est encore confirmé par les trois jours qu’elles passent dans le local, à l’abri du blizzard, pendant lesquels des habitantes du village se relaient pour s’assurer qu’elles ne manquent de rien.
Enseignements
Conseils et réflexions sur le voyage
- Les aventurières proposent de payer pour la nourriture qui leur est apportée pendant les trois jours dans le local des pompiers. Les habitantes refusent, mais il était poli de proposer.
Dixième chapitre
Résumé
Le temps calme est revenu. Les deux voyageuses sont prêtes à repartir, mais la tristesse des séparations avec leurs nouvelles amies se mêle à l’impatience de reprendre la route. Avant de quitter le village, elles donnent une courte interview télévisée, organisée par une de leurs hôtes.
Elles roulent maintenant vers le sud, vers le parc d’Akan, au milieu des forêts de sapins. Le soir, à Kawayu Onsen, elles ont rendez-vous avec les bains publics, où elles aiment se délasser après une dure journée sur la route. Elles passent la nuit dans leur tente, par -20°C.
Le lendemain à Kotan, après avoir longé le lac Kussharo, Sylvie se baigne dans un bassin naturel thermal. Une source chaude avec vue sur le lac et les monts enneigés ! Jamais lassées par les bains chauds, elles passent la soirée dans de nouveaux bains publics, puis la nuit dans un hôtel, imposé par la police locale qui leur a négocié un bon prix pour qu’elles ne dorment pas dehors.
Enseignements
Conseils techniques
- Camping par -20°C: Pour s’isoler du froid venant du sol, les deux voyageuses empilent plusieurs couches de tissus sur le sol de leur tente : matelas, peau de mouton et tous les vêtements qu’elles ne portent pas sur elles.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Les aventurières sont heureuses d’avoir donné une interview pour la télévision locale. Elles imaginent que cela pourra leur service à créer des contacts. À l’inverse, Matthieu, auteur du récit Un vélo-couché à la découverte du monde, préférait éviter les interviews télévisées, qui lui attiraient surtout les klaxons des automobilistes et trop d’attention portée sur lui. Il n’a cependant pas roulé au Japon, où la population semble plutôt respectueuse et discrète ;
- Quand un policier veut leur interdire de dormir dehors et les forcer à loger à l’hôtel, les aventurières font preuve de ténacité et de ressource pour ne pas avoir à opter pour cette solution coûteuse. Leur passage à la télévision leur est d’un certain secours et le policier négocie le prix de la chambre auprès de l’hôtelier ;
- La couche de glace qui recouvre le sol, sous la neige, les empêche parfois de planter les sardines de leur tente. Elles doivent alors avoir recourt au « système D » en accrochant les pans de la tente à des objets environnants ;
- Le matin, les voyageuses mettent une heure et demie à replier le camp.
Onzième chapitre
Résumé
Cela fait maintenant quatre semaines que les voyageuses sont sur la route. Leurs corps se sont habitués à l’effort et les fréquentes montées de l’île volcanique leur semblent moins difficiles. Elles croisent sur leur trajet de nombreux cerfs qui, indifférents quand elles sont immobiles, paniquent et s’enfuient dans toutes les directions quand les vélos sont en mouvement. Pour éviter un accident, elles choisissent de rouler uniquement quand il n’y a pas de voiture en vue.
Sur une rivière gelée, elles observent de nombreux pêcheurs, avec leurs tentes multicolores qui égaillent le paysage blanc. Du Cap Noshappu, les aventurières s’offrent une petite virée à vélo sur la presqu’île de Nemuro. Monde sauvage entre falaises abruptes et forêts.
Alors que la nuit est tombée et que le blizzard a repris avec force, elles trouvent in extremis, au bord de la route, une cabane en bois pour s’abriter. Encore une petite gare. Elles sont sauvées pour la nuit, mais l’idée d’y rester bloquées plusieurs jours n’est guère réjouissante et elles espèrent le retour d’un meilleur temps au matin.
Enseignements
Conseils techniques
- Vêtement additionnel: Un cache-col, pour se protéger le cou et le nez.
Conseils et réflexions sur le voyage
- Dans les différents récits que nous avons chroniqués pour le moment, les voyageurs témoignent toujours d’une adaptation de leurs corps aux efforts, aux montées et à l’altitude, au bout de quelques semaines de pratique. Souvent, ils sont partis sans entraînement préalable.
Douzième chapitre
Résumé
Avec émotion, les deux voyageuses arrivent finalement au marais de Kushiro, où elles espèrent admirer la danse des grues Tancho. Le marais est vieux de trois mille ans et chaque jour est le bon pour l’explorer, tant la vie y est en mouvement. Alors qu’elles admirent un troupeau de cerfs, quatre grues traversent le ciel en un éclair. Pourvu que d’autres spécimens se montrent plus longuement !
En roulant vers Akan, village proche du marais, les aventurières ont la chance d’apercevoir un couple de grues, derrière le rideau de neige qui tombe en continu. Un bel instant de poésie. (NDLR : Le voyage à vélo prend ici tout son sens. Par la lenteur de ce mode de déplacement, les voyageuses ont le temps d’observer la nature et sa faune).
Les communautés des villages nourrissent les grues pour assurer leur survie pendant le rude hiver. Ainsi, les oiseaux se regroupent à proximité d’Akan et de Tsurui, où les deux voyageuses peuvent enfin les admirer pleinement. Le spectacle tant espéré leur donne beaucoup de joie et de force, sentiments qui sont communiqués au lecteur !
Enseignements
Conseils et réflexions sur le voyage
- Quand le climat le permet, les voyageuses privilégient les petits chemins aux grandes routes automobiles. Les petits chemins sont souvent moins praticables, mais sont moins fréquentés et offrent généralement de belles vues qui récompensent l’effort.
Treizième chapitre
Résumé
Le voyage arrive à sa fin. Les aventurières reprennent la route, en longeant le Pacifique, vers Chitose, le point d’où elles sont parties deux mois auparavant, et d’où elles avaient commencé à tracer la forme de l’origami grue sur la carte d’Hokkaïdo.
Sur le chemin de l’aéroport, elles sont heureuses. La boucle est bouclée, elles sont prêtes pour de nouveaux projets de voyage.
Bilan d’Hokkaïdo, défier l’hiver à vélo
Un livre court, rempli de poésie, mais aussi de précieux détails techniques pour les amateurs de voyages à vélo en hiver. Hokkaïdo, défier l’hiver à vélo est de ces récits qui font voyager le lecteur et qui le transportent très loin de son canapé, tant les auteures parviennent à transmettre leurs émotions et à donner vie aux rencontres, aux paysages et aux événements.
Un livre qu’on lit d’une traite, tant le récit est passionnant, et dont on ressort apaisé, heureux et avide de découvertes !
Ce qui nous a particulièrement marqué :
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Encore un très beau livre ! Le défi « Quinze livres sur le voyage à vélo pour quinze semaines de découvertes » est pour nous une source intarissable de conseils et d’inspirations !
Nous espérons qu’il l’est aussi pour vous 🙂 N’hésitez pas à nous donner vos impressions en commentaire !
À très bientôt, pour un article hors-défi… à suivre !
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Wahou l’expérience en vélo à l’air intéressante! Pour notre part nous ne sommes pas fous nous prendrons plutôt les skis pour voyager à Hokkaido cet hiver, de bon skis de randonnée! 😉
Mais il est rare de lire des carnets de voyages sur Hokkaido en hiver, alors merci!!
Bonjour Tanya ! Nous vous souhaitons un excellent voyage à Hokkaido !
Le récit de Florence et Sylvie est superbe, nous vous le conseillons si vous ne l’avez pas déjà lu 😉
connaissant hokkaido en ete je suis impressionnée par leur voyage en hiver !!
juste enorme …
un nouveau defi mais à pied
http://piedsplumes.com/wordpress/?page_id=438
elles prennent gout au froid !!