Bonjour et bienvenue sur notre blog pour cette dixième chronique de notre défi « Quinze livres sur le voyage à vélo pour quinze semaines de découvertes » !
Comme nous vous le proposions dans notre article de présentation du défi, chaque semaine, pendant quinze semaines, nous allons lire un livre sur le voyage à vélo et le résumer pour vous sur le blog.
Après la chronique d’un classique des récits de voyage, Le Tour du monde à vélo, on continue avec un autre récit de tour du monde, en tandem et en famille !
Autour du monde avec Ulysse, Sylvie et Alain Soulat
Autour du monde avec Ulysse raconte le récit de la famille Soulat : Alain, Sylvie et Ulysse. Les parents décident, alors que leur enfant a deux ans, de partir faire le tour du monde pour une durée indéterminée. Ce tour du monde durera six ans durant lesquels ils parcourront 65 000 kilomètres à bord d’une embarcation comportant tandem et remorque.
Les Soulat souhaitent véhiculer un message de paix pendant de leur voyage qui est autant un défi sportif qu’une quête spirituelle. La naïveté du point de vue de l’enfant côtoie les questionnements sur l’humanité des parents pour un récit riche en réflexions.
Rédigé par Sylvie, le livre utilise un vocabulaire riche et comporte de nombreuses descriptions d’activités humaines. Deux séries de pages en papier glacé avec photos sont présentes dans le livre, ce qui permet notamment de voir grandir le petit Ulysse !
Le récit n’étant pas récent, les situations géopolitiques, sociales et économiques décrites ne sont plus toujours d’actualité. Nous vous proposons donc des conseils d’ordre technique et des réflexions sur le voyage que nous pensons intemporelles.
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L’article est long, nous vous proposons donc un tableau qui présente son contenu. Vous pouvez choisir de tout lire, ou bien de cliquer sur les parties qui vous intéressent pour qu’elles s’affichent.
Remarque : Les dates sont très peu indiquées dans le récit, aussi pour une fois, nous ne les indiquerons pas dans les titres des chapitres.
Introduction
Depuis dix-huit ans, Sylvie et Alain Soulat parcourent le monde en tandem au cours de différents raids qui ont résultés en la publication de cinq livres. Ils préparent alors une nouvelle expédition : un tour du monde avec leur bébé de deux ans, Ulysse. Leurs proches sont inquiets pour eux, ce qu’ils comprennent, mais trop de raisons les poussent à entreprendre ce voyage : ouverture au monde, aux différentes cultures, à la nature et aux rencontres, en embrassant un message de paix et d’amitié. Ils souhaitent transmettre tout cela à leur fils, et partent pour une durée indéterminée, avec tous les sacrifices que cela comporte. Alain et Sylvie quittent en effet leurs emplois de pompier et d’infirmière, ainsi que leur famille.
Chose malheureusement assez rare dans les récits de voyage, ils expliquent (rapidement) comment ils prévoient de financer leur projet, en gagnant de l’argent en voyage : location de leur maison, diffusion de conférences payantes dans différents pays, ventes d’écrits et de photos pour des magazines.
Chapitre I – En route pour la grande aventure : l’Australie
Résumé :
Le récit commence à la mairie de leur ville d’Angoulême, où une réception est organisée pour leur départ. Habitués aux aurevoirs, ils savent rester déterminés dans ce moment où ils réalisent qu’ils ne reverront peut-être plus jamais certains êtres chers, et qu’ils renoncent pour très longtemps au confort.
Leur point de départ est Melbourne en Australie. Leur tandem chargé pèse 180 kg, ce qui pèse sur leurs muscles. Ne trouvant pas les parages de Melbourne très exotiques (grands axes, beaucoup de circulation), ils empruntent alors des routes plus sauvages et moins fréquentées. Ils y rencontrent, lors de leur cinq à six heures de vélo quotidien, de nombreux animaux sauvages : wallabies, kangourous, wombats ; et d’élevages : autruches, cerfs, bœufs, chevaux.
La famille passe par Canberra, Sydney et Brisbane, sans le décrire dans le récit, préférant évoquer la campagne australienne, où ils constatent un exode rural flagrant, témoigné notamment par de nombreuses pancartes « For sale » (à vendre). À partir de Rockampton, ils s’enfoncent vers l’ouest dans le bush de l’outback où les rencontres avec des familles et les points de ravitaillement se raréfient. Heureusement, des tanks à eau sont situés assez régulièrement le long de la route.
Après avoir traversé le Queensland, ils rentrent dans les Territoires du Nord et rencontrent de nombreux aborigènes dans des paysages désertiques. Les rencontres deviennent alors plus rares. Ils arrivent finalement à Darwin, dernière ville de leur voyage en Australie après 6 500 km parcourus.
Lors de leur périple australien, la famille a fait des rencontres variées : chercheurs de pierres précieuses, enseignants à distance par radio, aborigènes, … Leurs rencontres ne sont pas superficielles : ils s’intéressent à la vie des gens et apprennent d’eux.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Remorque pour Ulysse : Ils ont conçu et construit leur remorque eux-mêmes, avec l’aide d’une société partenaire et de plusieurs amis. Leur remorque est équipée d’un coffre discret leur permettant de stocker matériel de réparation, tente igloo, batterie de cuisine, réchaud, couches pour bébé, équipement et ravitaillement divers. Ils ont déjà testé des remorques et ne les avaient pas trouvées assez solides pour un voyage au long court dans des situations extrêmes.
- Leur tandem a lui aussi été construit sur-mesure, par un artisan.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Leur fils Ulysse a tous ses sens en éveil et prend ses repères dans sa nouvelle vie. Les parents prennent le temps de faire des pauses découvertes lorsque leur fils le souhaite. Aussi, Ulysse joue régulièrement avec d’autres enfants, lors de pauses dans des parcs de jeux de plein air (surtout dans la partie sud-est, plus industrialisée). Les réactions et les apprentissages de l’enfant sont décrits dans le livre, ce qui peut intéresser des parents qui hésiteraient à retirer leur enfant de l’école.
- La famille a une autonomie alimentaire potentielle d’une semaine. Pour traverser le bush, ils rajoutent un bidon de cinq litres supplémentaires, ce qui leur fait en tout 20 litres d’eau.
- En Australie, de nombreux dangers guettent les voyageurs, surtout les enfants : araignées, serpents venimeux, crocodiles…
- Dans le bush australien, les centres de secours peuvent accueillir les voyageurs et leur proposer une douche et un lit.
- La famille Soulat a installé un panneau « Child on board, french » (enfant à bord, Français) à l’arrière de sa remorque.
Chapitre II – À bout de souffle dans les feux : l’Indonésie
Résumé :
La famille Soulat arrive en Indonésie par Bali, où l’atmosphère sonore et visuelle contraste énormément avec celle du désert australien. Ils traversent ensuite des rizières jusqu’à atteindre l’île de Java où la circulation est encore plus dangereuse qu’à Bali. La pollution et la chaleur sont une épreuve pour les cyclistes.
Lors de chacun de leurs arrêts, des Indonésiens (hommes et femmes) attirés par les enfants blancs (et blonds) essaient de prendre de force Ulysse pour l’embrasser sur la bouche ou lui faire des attouchements, voire l’emporter avec eux. Alain et Sylvie doivent se montrer extrêmement fermes, même lorsque ce sont des policiers montrant leur arme qui agissent de la sorte.
Longeant la mer de Java, ils rencontrent de nombreux pêcheurs et traversent des villages où ils achètent à manger dans les marchés. Ils sont peinés par l’extrême pauvreté qu’ils croisent au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de Jakarta, où l’odeur devient de plus en plus fétide. La pollution y est telle qu’ils sont forcés de porter un foulard. Ils traversent rapidement le chaos de Jakarta pour se diriger vers Sumatra et sa verdure renommée.
L’île de Sumatra tient ses promesses et est plus calme et plus sauvage. Ils provoquent toujours, à chacun de leurs arrêts, attroupements de curieux, et débordements envers leur fils. Dans les petits villages, les habitants vivent en autarcie, ayant développé une grande entraide. Cependant, ce mode de vie est menacé par des grandes sociétés forestières qui détruisent la jungle, notamment en enflamment celle-ci.
Les Soulat se retrouvent ainsi dans un spectacle de désolation dans leur montée vers le Nord : des milliers d’hectares de forêt brûlent, une vraie catastrophe qui rend la respiration très difficile. L’eau devient de plus en plus difficile à trouver, d’autant plus qu’ils ne veulent pas utiliser leur désinfectant avec l’eau des rivières, souillée par les déjections des habitants. Tout le monde prie pour la moisson, qui arrive enfin après plusieurs jours infernaux, et éteint les incendies.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Hygiène alimentaire : Ils utilisent du permanganate de potassium pour nettoyer les fruits sales.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Une connaissance sommaire du langage indonésien leur facilite les rencontres.
- Pour plus de sécurité, ils vont à la rencontre des kepala desa (« chef » de village) car ils se méfient des habitants qui, malgré leur gentillesse, risquent de les voler ou de les violenter. En effet, même s’ils n’ont pas grand chose, ils ont l’air bien plus riches que les habitants. Ils demandent aussi parfois une pièce aux policiers, il faut alors se barricader, pour ne pas qu’ils s’introduisent dans la pièce.
- Lorsqu’ils montrent leurs passeports, Sylvie et Alain ont peur qu’ils les leur subtilisent (Matthieu Monceaux dans son livre Un vélo couché à la découverte du monde ne montrait que des photocopies de son passeport)
Chapitre III – Couleur d’exotisme : la Malaisie
Résumé :
La sérénité et le respect que ressentent les Soulat en Malaisie contraste fortement avec la grande tension ressentie en Indonésie. Ils restent cependant sur le qui-vive. Ils passent par Singapour, où l’absence de lyrisme leur déplaît, mais ils s’y sentent tout de même bien sur leur vélo.
Leurs rencontres avec les habitants sont douces, et les voyageurs rencontrent la faune locale : varans et singes sont souvent de la partie. Les pluies sont très fortes et inondent de nombreux terrains. Les Malais et les Malaisiens (distinction entre les habitants d’origine et les habitants actuelle) s’adaptent à ces conditions de pluie, sans rien perdre de leur sérénité. La famille quitte alors la Malaisie, avec de très bons souvenirs de ses habitants ensoleillés.
Chapitre IV – Énergie, peur et ressources : la Thaïlande
Résumé :
L’arrivée en Thaïlande rappelle aux Soulat la Malaisie, puis se transforme petit à petit, en montrant une forte appartenance au culte bouddhiste. Les fruits exotiques vendus au bord de la route ravissent les parents comme leur fils. Pour dormir à l’abri des trombes d’eau, ils cherchent les lieux de culte et les écoles. Dans une école, Ulysse s’intègre dans une classe, et les parents sont invités à intervenir dans les classes pour parler de leur choix de vie et de leur trajet.
Sur la route, alors qu’Alain s’est enfoncé dans les fourrés, un inconnu menaçant s’approche de Sylvie et Ulysse qui sont sans défense. Par chance, Alain sort des fourrés avec sa machette au moment critique, ce qui fait fuir l’agresseur. En Thaïlande, la famille découvre de nombreux temples bouddhistes et est invitée à participer aux cultes, ce qui leur permet de méditer sur la vie.
Leur traversée du pays est riche en découverte : le centre artisanal royal leur révèle le travail minutieux des artisans et artistes locaux, le marché flottant de Damnoen Saduak les ravit par son originalité. À Bangkok, ils se déplacent principalement en bateaux sur les canaux de la ville. Ils prennent leurs visas pour le Laos et le Vietnam, mais pas pour le Cambodge où une guerre civile est en cours.
Repartis en direction de l’est du pays, ils méditent sur l’apprentissage que chaque membre de leur famille fait lors de ce voyage. Ulysse devient de plus en plus attentionné et ouvert sur les autres, ce qu’espéraientt les parents, qui souhaitent que leur famille ne soit pas isolée, mais ouverte sur le monde.
Pour une cérémonie bouddhiste de plusieurs heures, ils sont invités aux première loges pour le rite d’ordination de jeunes futurs moines. Leur voyage continue, et ils sont invités dans un village reculé possédant une famille d’éléphants. Une belle rencontre pour Alain, Sylvie et Ulysse.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Après l’événement de l’agresseur, ils s’équipent d’un sifflet pour pouvoir appeler à l’aide facilement, comme Matthieu Monceaux dans Un vélo couché à la découverte du monde.
- Pour se frayer un chemin dans les fourrés, Alain utilise une machette. Cela peut également se révéler utile pour impressionner d’éventuels agresseurs. (NDLR : Attention cependant, porter une arme sur soi est considéré comme un délit dans de nombreux pays. Récemment, un étudiant français s’est retrouvé dix jours en prison au Japon pour avoir un couteau dans son sac. Il s’en servait pour couper des fruits.)
- Dans la remorque, Ulysse joue à un jeu électronique éducatif. Il apprend en s’amusant, pendant que ses parents pédalent.
- Pour signaler leur présence sur le bord de la route lors d’une réparation, Sylvie et Alain installent des branchages.
Chapitre V – Rudesse d’existence : le Laos
Résumé :
Le Laos révèle une grande pauvreté : les habitants vivent dans des conditions déplorables et ont très peu à manger. Chacun fait ce qu’il peut pour survivre dans cette grande misère. Ulysse pose de nombreuses questions sur les différences de conditions de vie entre les locaux et eux, il prend conscience de cette réalité.
Dans les dispensaires (hôpitaux de campagne), les infirmières font de leur mieux avec ce qu’elles ont, et Sylvie vient souvent proposer son aide (elle est infirmière de métier). Tout rappelle la pauvreté ambiante : les écoles vétustes, comme les temples bouddhistes sans éclat.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Pour pallier le manque d’équilibre du régime féculents-banane (seuls aliments qu’ils réussissent à trouver), ils donnent à Ulysse du sirop et des polyvitamines (achetés en prévision) pour ses besoins en fer.
Chapitre VI – Retour aux sources : le Vietnam
Résumé :
Contrairement à ce qu’on leur avait annoncé à Bangkok, la famille traverse facilement la frontière vietnamienne. Le décor change et est beaucoup plus verdoyant qu’au Laos. Les auteurs sont impressionnés par les Vietnamiens qui mettent beaucoup de cœur à l’ouvrage : lors du travail dans les champs, ils s’activent et s’entraident avec une grande volonté. Les auteurs admirent le courage des Vietnamiens.
Cependant, le comportement de ces derniers est très violent envers eux. Ils sont constamment harcelés par les locaux, surtout les jeunes, qui prennent la remorque pour cible. Ils essaient de renverser celle-ci et lui jettent des cailloux. Ils s’en prennent à Ulysse et le pincent brutalement, voire impudiquement. Et quand Sylvie et Alain les repoussent, ils reviennent parfois à la charge avec une arme blanche…
C’est un grand choc culturel pour les auteurs qui ne comprennent pas cette attitude. Ils remarquent que les Vietnamiens sont aussi violents entre eux, lors des accrochages sur la route par exemple.
Dans cette atmosphère d’après-guerre, Sylvie raconte son histoire avec le Vietnam : ses grand-parents et son père ont vécu neuf années dans le pays, et ils lui en parlaient souvent. Tous leurs sens sont en éveil lors de leur traversée du pays. Cependant, plusieurs problèmes mécaniques s’enchaînent : jante éclatée, dérailleur cassé, rayons cassés. À chacun de leurs arrêts pour réparer, de nombreux Vietnamiens viennent autour d’eux. Il faut alors être vigilant, car ils essaient de toucher et saisir ce qui les intéressent, notamment Ulysse.
Trouver un lieu pour passer la nuit est difficile, mais ils réussissent à être hébergé chez l’habitant, à la Croix-Rouge et dans les maisons du Parti. Dans ces endroits, ils sont souvent dérangés, ils visent alors de trouver des chambres à louer. Ils rencontrent des personnes âgées ayant connu la guerre : ils n’ont pas l’attitude agressive des jeunes, et n’ont pas d’animosité envers les Français.
La famille atteint Hanoï, ville animée à l’ambiance mêlant le moderne et le traditionnel. Ils vont ensuite à la baie d’Along, une belle curiosité écologique qu’ils restent des heures à contempler.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Riposter sans violence : Pour se débarrasser des agresseurs, Sylvie sort l’appareil photo pour les prendre en flagrant délit. Cela fonctionnait très bien au Vietnam, où les gêneurs s’enfuyaient et se dispersaient.
Chapitre VII – Douceur et violence : la Chine
Résumé :
La famille traverse la frontière à Dong Tang et entre dans la campagne chinoise, qu’ils trouvent très pauvre. Les Chinois sont très curieux de leur expédition et leur posent de nombreuses questions. Les Soulat font connaissance avec la gastronomie chinoise… et son régime politique. Leur voyage alternatif suscite la suspicion des autorités et ils sont contrôlés et interrogés par des policiers au milieu de la nuit, parfois pendant plusieurs heures.
Sylvie et Alain ne souhaitent pas bivouaquer car cela leur paraît trop risqué vis-à-vis des policiers. En direction de Canton, ils sont invités par une famille à participer à une cérémonie en l’honneur des ancêtres. À Canton, l’ambiance moderne change radicalement de la campagne chinoise. Afin de trouver un hôtel à bas prix (réservés normalement aux Chinois), ils rencontrent des journalistes locaux qui font jouer leurs relations.
De retour dans la campagne, ils trouvent que les Chinois sont violents entre eux et que personne ne semble se faire confiance. D’ailleurs, lors d’une halte, Sylvie se fait voler sa bourse sur un marché. Elle est révoltée par l’absence d’aide et l’indifférence de la foule qui n’a rien fait pour l’aider. Des policiers leur proposent de porter plainte, ce qu’ils ne souhaitent pas faire.
La campagne chinoise continue de révéler son lot d’insalubrité, aussi les Soulat sont ils heureux de découvrir une petite réserve de pandas sur leur chemin. Ils sont maintenant dans la montagne, et dans une longue descente, un pneu éclate, et le tandem fonce sur le rebord de la chaussée. Alain est éjecté 1m50 plus bas, plus de peur que de mal, et quelques réparations mineures à effectuer.
Le comportement des Chinois les déroute car ils sont épiés de manière organisée, mais reçoivent aussi de nombreux témoignages de sympathie. En pleine nuit, dans une école de campagne, ils subissent un interrogatoire particulièrement éprouvant que Sylvie décrit. Ils arrivent alors à Shanghai où l’architecture de la vieille ville leur plait.
Ils repartent alors en direction de Pékin, où une revue à diffusion internationale leur propose d’écrire un article sur leur odyssée, notamment chinoise. L’article sera finalement censuré, bien que ne comportant pas de réflexions politiques. Avant de quitter la capitale, ils passent des moments de détente avec des Chinois dans un parc.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- La barrière de la langue n’existe pas pour Ulysse qui communique et par le jeu et par les gestes avec les autres enfants.
- En Chine, les étrangers n’ont pas le droit de dormir dans des lieux privés ou dans des hôtels à bas prix, ceux-ci sont réservés aux Chinois. Il ne reste donc plus que les hôtels pour étrangers, qui sont beaucoup plus chers.
- En Chine, il est conseillé de toujours rester déterminé et diplomate, et de se rappeler que les relations permettent beaucoup de choses.
- Les autorités chinoises ne conçoivent pas que leur expédition soit possible, surtout en famille. D’après les auteurs, les policiers ne comprennent pas leurs motivations et pensent que ce sont des espions.
- Les articles de journaux parlant de leur voyage leur ont facilité la vie pour se faire accueillir, comme pour s’expliquer avec les policiers lors des interrogatoires.
Chapitre VIII – Matin calme et Soleil levant : la Corée et le Japon
Résumé :
L’ambiance coréenne est radicalement différente de celle ressentie en Chine : respect et propreté sont de mise, contrairement aux vélos qui sont peu présents. À Séoul, ils naviguent difficilement dans une agglomération faite pour les voitures. L’arrière-pays est montagneux et verdoyant : tout y est calme, et ils retrouvent la liberté de pouvoir camper où ils le souhaitent, sans contrôle nocturne.
Par bateau, ils rejoignent le Japon dont l’ambiance est similaire à la Corée, avec plus de vélos et des routes aménagées pour les cyclistes. Ils sont souvent hébergés par des familles japonaises et découvrent ainsi le raffinement des intérieurs japonais. Ils visitent Hiroshima et les mémoriaux de la Paix, pour comprendre la tragédie.
Leur carte bancaire ne fonctionnant pas au Japon et leurs réserves de liquide s’amenuisant, ils s’installent (avec autorisation) dans une galerie marchande pour exposer leur expédition et leurs photos. Cette exposition fait fureur et en vendant des cartes postales, ils obtiennent de quoi financer… deux ans de voyage ! Cela leur permet aussi de se faire inviter à des événements artistiques. Sur la fin de leur périple, un typhon fait rage, ce qui les oblige à s’abriter. Quelques jours plus tard, ils s’envolent pour le Népal.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- En Asie, leur régime est composé essentiellement de riz et de pâtes, ce qui leur procure des sucres lents et de l’énergie.
Chapitre IX – Parfum d’encens : le Népal
Résumé :
À Katmandou, la famille est plongée dans une atmosphère putride, sale et extrêmement démunie. Mais malgré la douleur et la difficulté de leur vie, les Népalais leur sourient et sont très amicaux. Les routes sont de mauvaises qualité et ils sont plusieurs fois obligés de réparer leur tandem. Malgré la difficulté des journées, ils ne se plaignent pas car la vie des Népalais est bien plus difficile que la leur.
Les paysages sont superbes avec une végétation luxuriante, des montagnes, des vallées, des gorges… mais ce sont les Népalais qui les marquent le plus. Ils atteignent finalement Raxault, ville frontière avec l’Inde.
Chapitre X – Au cœur des différences dans l’indifférence : l’Inde
Résumé :
Arrivés en Inde, ils sont attristés par la saleté et la pauvreté ambiantes, les femmes en saris colorés contrastant avec les haillons des hommes et des enfants. Défécation en plein air et animaux écrasés en décomposition font partie du tableau. Comme dans la plupart des pays qu’ils ont traversés, une foule les entoure à chaque arrêt, parfois une centaine d’Indiens ! Des gens, sales, les touchent, mais sans agressivité (contrairement aux jeunes Vietnamiens par exemple).
Ils traversent ensuite le Bihar, région la plus pauvre du pays où seize meurtres par jour en moyenne étaient recensés à cette époque. Ulysse rencontre des enfants de son âge qui travaillent d’un air triste à réparer la route. L’Inde se révèle pleine de contrastes : les rues sont animées par les marchands et les artisans, mais pavées par les mendiants. Lors de la fête nationale de Divali, c’est l’euphorie et les villes se colorent.
De nombreux édifices religieux jalonnent les routes et le sacré fait partie intégrante de la vie indienne. Dans la baie du Bengale, ils se retrouvent en plein milieu d’un cyclone déracinant des arbres. L’épreuve est d’une extrême difficulté, mais ils réussissent à avancer pour finalement trouver refuge dans une maison du peuple. Ils ressentent alors une forte joie intérieure due au dépassement de soi.
Ulysse pose de nombreuses questions sur les différences avec les Indiens et la difficulté de leur vie. La pauvreté est partout autour d’eux. Le choc psychologique est intense aussi pour les parents. Ils font d’autre part connaissance avec une autre facette de l’Inde, celle du développement économique, en rencontrant des dirigeants et des chefs d’entreprise.
La famille passe Noël dans la tente et Ulysse a la joie de recevoir des petits cadeaux en se levant. Pour sociabiliser leur enfant, ils essaient de s’arrêter régulièrement dans des écoles. Les parents voient avec joie leur enfant s’éveiller et être de plus en plus volontaire. À Mangalore, un affrontement extrêmement violent entre hindouistes et musulmans est en cours. Conformément aux recommandations de la police, ils restent à l’abri pendant plusieurs jours.
Dans les massifs du North Sahyadri, une manivelle de pédalier casse. Impossible de trouver cette pièce bien spécifique de leur tandem en Inde. Ils bricolent alors avec des manivelles et des boulons qu’ils achètent sur le chemin et qui tiennent quelques jours chacun. Ils récupèrent enfin à Bombay une pièce de rechange envoyée par leur famille.
Bombay est pour eux une Inde miniature et regroupe toutes ses caractéristiques, en plus peuplé. À Shivpuri, ils rencontrent le super-intendant de police qui veut absolument attribuer sa protection à la famille sur tout l’état. Ils sont alors suivis et hébergés par des policiers pour une centaine de kilomètres.
À Agra, ils visitent le superbe Taj Mahal, qui contraste avec la saleté des rues populaires environnantes. New Delhi n’a rien à voir avec les autres agglomérations indiennes, les rues sont très dégagées. Ils reçoivent leur permis de séjour pour le Pakistan. Ils repartent alors en traversant la vieille ville, où agitation et saleté sont présents. Dans l’état du Punjab, ils rencontrent des sikhs, dont l’ouverture d’esprit leur fait chaud au cœur.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Amortisseurs : La route caillouteuse a raison d’un des axes de la remorque, mais Ulysse ne ressent pas de gros choc grâce aux amortisseurs de celle-ci.
- Soutien logistique : Il peut être bon de pouvoir compter sur des personnes de confiance restées au pays, notamment pour recevoir par colis des composants indisponibles dans les endroits visités.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Avant d’aller dans l’Inde profonde, il vaut mieux être préparé à y voir de nombreuses visions d’horreur : lèpre, éléphantiasis, infirmes, mutilés, enfants très jeunes rachitiques et forcés à travailler, personnes handicapées jamais soignées.
- Il ne vaut mieux pas compter sur les pharmacies dans les endroits pauvres : lors de l’allergie oculaire fulgurante d’Ulysse, ses parents possédaient tout le nécessaire pour le soigner, contrairement au pharmacien du village.
- Pour pallier la très forte transpiration due aux efforts et à l’atmosphère chaude, ils prennent régulièrement des S.R.O. (sels de réhydratation orale) pour recevoir un apport hydrique et électrolytique.
Chapitre XI – La Paix comme emblème : le Pakistan
Résumé :
Le Pakistan ressemble beaucoup à l’Inde, malgré une sensation particulière qu’ils n’arrivent pas à identifier. La particularité des campagnes pakistanaises réside dans l’omniprésence des systèmes d’irrigations récupérant l’eau de la fonte des neiges himalayennes. À l’arrière de la remorque, ils ont inscrit en ourdou un message de paix, ce qui permet notamment de tempérer un peu la surexcitation des conducteurs dans les villes.
Au bout de quelques jours, ils comprennent l’origine de leur sensation étrange dans le pays : ils ne voient aucune femme, sauf rarement sous une burka ou un hidjab. Les femmes sont souvent battues, ce qui révolte Sylvie et Alain. Lors d’une fête musulmane, ils observent des scènes d’auto-flagellations fanatiques, dont Ulysse n’est heureusement pas témoin dans sa remorque. L’ambiance dans les villages leur paraît parfois médiévale.
Ils rencontrent des missionnaires qui aident les minorités ethniques, ce qui permet aux auteurs de les rencontrer plus en profondeur. Sur la route, les températures atteignant jusqu’à 50°C les obligent à boire jusqu’à dix litres d’eau par jour, deux à trois pour Ulysse. Un jour, ils se rendent compte qu’un véhicule les suit, ce sont des policiers qui ont l’ordre venu du gouvernement de les protéger.
En effet, des bandes de brigands sévissent gravement dans la région et ils sont des cibles de choix. Le service supérieur de police d’Islamabad a en effet été prévenu par la presse de leur projet de tour du monde en famille avec un message de paix. Ils essaient de refuser, mais réussissent finalement à négocier un minimum d’indépendance. Ils seront par la suite protégés jour et nuit par quatre à six policiers. Ils arrivent alors à Karachi et quittent la ville en prenant l’avion pour le Kenya, alors qu’un coup d’état était en préparation au Pakistan.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Encore une fois, faire parler d’eux dans les journaux leur facilite la vie.
- Au Pakistan, ils portent des pantalons.
Chapitre XII – Nature sauvage : le Kenya et la Tanzanie
Résumé :
C’est à Nairobi que le chapitre africain de leur odyssée commence. Le naturel des Africains les détend après toutes les tensions et pressions asiatiques. Dans la savane, la faune sauvage les fascine : autruches, girafes, zèbres, gazelles, gnous, éléphants ! Ils rencontrent des Massaïs, et de nombreux enfants africains qui montrent à Ulysse leurs jouets, qu’ils ont fabriqués eux-mêmes.
Dans la province du Kilimandjaro en Tanzanie, ils frôlent la mort lorsqu’ils évitent au dernier moment un serpent qui se jette sur eux. Dans les villages reculés, la pauvreté, la maladie, la malnutrition et la saleté dans lesquels vivent les habitants attristent les auteurs. Ulysse apprend alors de lui-même à donner, mais aussi à protéger ses biens.
En hiver, le vent et la pluie compliquent leur expédition, ils trouvent refuge le soir dans des dispensaires vides ou dans des écoles de brousse. Dans un hameau, ils sont accueillis par les habitants pour un moment fort en échange. Après avoir franchis quelques côtes difficiles, ils arrivent aux portes du Malawi.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Feu de bois : Dans le froid africain, ils font des feux de bois pour cuisiner et pour se réchauffer. Ils utilisent alors des pierres, des brindilles et des branchages secs.
Conseils et réflexions sur le voyage :
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En Afrique, certains ne comprennent pas pourquoi des « Blancs » voyagent sans voiture et ne sont pas payés pour la difficulté de leur aventure.
Chapitre XIII – Anecdotes du quotidien africain : le Malawi et le Mozambique
Résumé :
Au Malawi, ils traversent des villages de pécheurs et partagent un peu l’existence de ceux-ci. Ils partent ensuite vers les montagnes où ils découvrent un camion, renversé dans un précipice, en train de se faire piller sous les yeux des policiers. Les côtes à 15% d’inclinaison sont difficiles pour leur chargement de cent quatre-vingt kilos, mais leurs muscles tiennent le coup, ce qui les rend heureux.
En direction de la capitale Lilongwe, Ulysse, descendu sans autorisation de la remorque, court vers un serpent qu’il a pris pour un tronc d’arbre. Il est heureusement stoppé par les cris de ses parents. Dans cette région, les voyageurs se nourrissent principalement de misma (sorte de purée de maïs). Cependant, la famine est présente autour d’eux, comme en témoignent les ventres proéminents de nombreux enfants.
La traversée de la frontière vers le Mozambique s’avère compliquée, car un officier de l’immigration ne les laisse pas passer, espérant sans doute un bakchich. Ne parvenant pas à débloquer la situation, ils déclarent qu’ils vont rebrousser chemin pour rencontrer son supérieur. Tout d’un coup, l’officier tamponne les passeports et les laisse partir.
Les routes sont souvent difficilement praticables. Au Malawi, ils rencontrent des enseignants et partagent leur vies quelques instants. Ils rejoignent plus tard un centre pour lépreux, où ils sont autant impressionnés par les souffrances que par les sourires des malades. La famille rencontre la misère au quotidien, mais malgré la faim et la dureté de leur vie, les gens leur sourient et les saluent de manière enjouée, ce qu’ils vivent comme un contraste frappant avec nombre d’Occidentaux aux mines renfrognées malgré leur confort.
Enseignements :
Conseils techniques :
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Jante de rechange : Ils possèdent une jante de rechange dans la remorque, qui leur sert après que celle de la roue avant cède.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Sylvie et Alain apprennent toujours quelques mots du dialecte local. Cela leur facilite l’approche avec les habitants. Mais pour une discussion plus poussée, ils conversent en anglais avec les instituteurs des villages, cela leur permet d’approfondir leurs connaissances sur la vie locale.
- Rencontrer les Anciens ou les chefs de village est un atout pour sa sécurité.
- Il est important de se renseigner sur l’éventuelle présence de mines antipersonnel dans les régions traversées, pour ne pas s’éloigner des sentiers si c’est le cas.
Chapitre XIV – Ulysse avide de découvertes : du Zimbabwe à l’Afrique du Sud
Résumé :
Au Zimbabwe, les villages traditionnels africains laissent rapidement la place à des écoles plus développées et des fermes propres et ordonnées. Il devient facile pour la famille d’acheter de la nourriture et ils n’ont plus besoin de faire de grandes réserves entre les villes. L’art local les émerveille, mais ce sont les animaux qui plaisent à Ulysse. Dans les réserves, l’enfant s’émerveille devant les nombreux animaux qu’ils rencontrent : zèbres, élans, autruches, éléphants…
Au Botswana, ils entrent dans la brousse, où la sécheresse a raison du peu de végétation qu’ils croisent. Il faut alors limiter sa consommation d’eau. Ils sont accueillis un soir dans un village où ils vivent un grand moment de paix lors d’une veillée autour du feu, alors qu’Ulysse s’amuse plus loin avec un jeune Botswanais. Entre sécheresse et averses, ils vivent la saison des pluies botswanaise. Grâce au manager d’une réserve, ils ont l’opportunité d’approcher de près des jeunes guépards.
En Afrique du Sud, des Blancs peu affables leur recommandent fréquemment de faire attention à l’agressivité des Noirs envers les Blancs. Ces témoignages d’apartheid les indisposent dans ce pays où la criminalité est forte, tout comme la méfiance. Dans ce climat d’égoïsme, ils reçoivent tout de même des témoignages de bienveillance, par des Noirs comme des Blancs.
Dans le bush, le vent est puissant et l’orage gronde : ils doivent alors pousser leur tandem. Par chance, ils peuvent depuis peu compter sur une chaîne d’entraide orchestrée par un policier rencontré sur la route. Ils peuvent ainsi trouver dans chaque station de police gîte et protection, leur évitant la fatigue procurée par la recherche d’un lieu de bivouac sûr.
Ils continuent leur route en traversant des zones viticoles verdoyantes jusqu’au Cap. Contrairement aux voyageurs en voiture ou en bus, ils ont l’impression de pouvoir vraiment s’imprégner de la vue des animaux : bonteboks, autruches et zèbres. Ils font un détour par Boulder’s Beach où Ulysse joue parmi les manchots en pleine saison des amours et de pondaison. Au Cap, ils sont hébergés par le Consul général de France et profitent de la ville pour exposer des cartes postales, pour vendre un article et des photos à un magazine et pour produire des conférences, pour continuer l’autofinancement de leur voyage. Ulysse, quant à lui, se joint à une école française.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Par civilité, ils rencontrent les chefs de villages pour se faire accepter dans les hameaux.
Chapitre XV – Nouvelle épreuve bien inattendue : de l’Argentine à l’Uruguay
Résumé :
Ayant déjà roulé en Patagonie dans un précédent voyage, ils emprunteront cette fois-ci le chemin de l’Uruguay et du Nord de l’Argentine. De Buenos Aires, ils atteignent Montevideo, où ils sont invités à séjourner dans la demeure de l’ambassadeur de France. L’accueil est chaleureux et la dépendance où ils vivent est très reposante. Cependant, ils ne regrettent absolument pas leur choix de vie, préférant les êtres et la découverte aux biens.
Dans le parc de l’Ambassade, Ulysse chute et se brise l’avant-bras. Ils sont révoltés par le fait qu’un incident se produise dans un cadre aussi paisible après tous les dangers qu’ils ont évités en voyage. Ulysse est opéré et la facture s’élève à 18 000 francs, ayant été divisée par trois par le directeur de l’hôpital. Ils multiplieront donc les conférences, expositions et ventes de cartes postales pour s’acquitter de cette somme.
Ils sont choqués par le comportement de certains expatriés français : avant l’accident, ils s’extasiaient sur leur choix de vie, pour finalement retourner leur veste en les traitant d’inconscients. Ce genre de réactions les renforce cependant dans leurs convictions. Les opérations d’Ulysse se sont bien déroulées et ils reprennent la route.
Dans la campagne uruguayenne ils partagent la vie des gauchos, cow-boys d’Amérique du Sud. Ulysse est heureux de voir des animaux : nandous, tatous, mouffettes, cabiai. Il apprend au contact des gauchos, avec ses rudiments d’espagnol. La famille traverse le fleuve Uruguay pour revenir en Argentine. Le vent est encore une fois de la partie pour compliquer leur avancée.
Cinq semaines après l’opération, ils enlèvent le plâtre d’Ulysse dans de l’eau chaude, et découvrent la présence d’une protubérance. Ils appellent alors un parent radiologue qui les rassure. Quelques jours plus tard, une radio révèle qu’une nouvelle opération est nécessaire et qu’elle sera possible dans la ville de Tucuman, à 85 kilomètres de là. Le moral est au plus bas, d’autant plus que Sylvie apprend le décès de sa grand-mère. Le week-end arrivant, ils doivent rejoindre la ville dans la journée, ce qui n’est possible que grâce à une grande chaîne de solidarité orchestrée par les pompiers de la ville. Finalement, on leur explique que le cal va se résorber au fil du temps et qu’il ne faut pas opérer.
Ils repartent alors vers les Andes, qu’ils traversent en hiver : le paysage y est superbe, avec de très beaux villages et des montagnes magnifiques. Ils s’arrêtent dormir dans ces villages et découvrent la vie précaire de ses habitants. Ils atteignent ensuite l’Altiplano, où Ulysse a la joie de voir condors, lamas et vigognes. Le mal de l’altitude se fait ressentir pour la famille qui souffre aussi du froid. Ils ne se plaignent cependant pas, possédant des vêtements de froid. Toujours sur l’Altiplano, ils arrivent à la frontière bolivienne à La Quiaca.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Tandem : D’après eux et des grands professionnels de la compétition cycliste, rouler en tandem est plus difficile physiquement que de rouler avec deux vélos séparés.
Conseils et réflexions sur le voyage :
-
Les frais médicaux à l’étranger peuvent coûter très cher. Il convient de se renseigner extensivement sur les assurances de voyage possibles et sur leurs modalités. N’ayant pas pris l’assurance la plus complète, ils ne semblent cependant pas regretter leur choix car ils peuvent assurer les dépenses eux-mêmes.
Chapitre XVI – Entre ciel et terre : les Andes de la Bolivie à l’Équateur
Résumé :
Arrivés en Bolivie, la pauvreté se ressent particulièrement : pas d’électricité, pas d’eau courante, pas toujours de chauffage. La montée vers l’Altiplano (« vallée en hauteur ») est très difficile, avec en plus le mal des montagnes. Les nuits en tente sont extrêmes, avec des températures descendant jusqu’à -24°C. La piste devient si caillouteuse qu’ils ne progressent parfois que mètre par mètre… Plus tard, ce sont les bancs de sable et la glace qui se succèdent… jusqu’à ce qu’une tempête furieuse se lève, les obligeant à rebrousser chemin pour une pause de deux jours dans un village. Ils arrivent finalement sur le superbe salar d’Uyuni, qui ravit toute la famille par son infinité.
Après avoir dépassé le volcan Tunupa, alors qu’une immense tempête se lève rendant la progression impossible, Sylvie part demander l’hospitalité et se fait attaquer par deux chiens, dont un la mort. La mauvaise foi du propriétaire ne leur permet pas de savoir si les chiens sont enragés ou non, ils désinfectent la plaie et appliquent de la pommade antibiotique. Puis, les deux jours qui suivent, ils bravent le vent en poussant le tandem pour atteindre un centre de vaccination contre la rage.
En direction de La Paz, Sylvie et Alain ressentent des violentes douleurs intestinales et abdominales, sans doute de cause alimentaire. Ils sont à des centaines de kilomètres de la capitale, qu’ils atteignent au bout de plusieurs jours et après des douleurs atroces, empêchant notamment Alain de dormir. Ils sont diagnostiqués d’une paratyphoïde et sont soignés. Après quinze jours de repos, ils repartent pour El Alto.
Le lac Titicaca est dépassé : ils sont maintenant au Pérou. La route est dangereuse et un gros caillou heurte la remorque, l’équipage manque de peu de tomber dans un précipice. Ils arrivent alors au Machu Picchu qu’Ulysse monte avec ardeur. À Pampa Galeras, ils traversent une réserve remplie de vigognes, ce qui ravit Ulysse. La famille quitte ensuite les Andes, pour une longue descente vers Nazca.
À Lima, ils donnent des conférences où de nombreux enfants envient Ulysse. Cependant, les adultes ont parfois du mal à comprendre leur choix de vie. Ulysse est désormais inscrit au CNED et ses parents lui prodigue les cours de CP, il continue cependant à participer à des classes dans différentes écoles. La famille fait de nombreuses rencontres au Pérou, dont certaines sont inoubliables.
Arrivés en Equateur, on les prévient de l’insécurité qui y règne, avec la présence de nombreux gangs armés. Ils prennent la direction de Quito et remontent sur les Andes. Ils peuvent alors y admirer les volcans, ce qui donne l’occasion d’un petit cours pour Ulysse. À Quinto, ils rencontrent un prêtre-enseignant qui les inspire, assistent à la procession indigène de la Nativité, et s’occupent de tortues Galapagos. Ils décident ensuite d’aller au Panama, la situation politique étant tendue en Colombie.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Les batteries et le froid : Le froid décharge rapidement les batteries, comme ont pu le constater Sylvie et Alain sur l’Altiplano.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Contrairement à Ulysse, les parents souffrent du mal des montagnes sur l’Altiplano, à cause des efforts intenses. Pour le limiter, il faut boire beaucoup d’eau, et éventuellement prendre des pastilles adoucissantes en cas de gorge sèche ;
- Lors des montée de l’Altiplano, ils marchent plus souvent qu’ils ne roulent ;
- À cause du froid, ils ont installé une bassine pour uriner dans la tente, pour ne pas avoir à sortir dehors ;
- Pour les réactions d’allergie pouvant entraîner un œdème (telle une piqûre de guêpe au fond de la gorge), ils possèdent dans leur trousse un antihistaminique ;
- Au Pérou, la famille décrit son rythme de voyage quotidien : lever à 5h – 5H30, 50 à 60 km de pédalage, après-midi cours/découvertes/rencontres.
Chapitre XVII – Appréhender le visible et l’invisible : du Panama au Guatemala
Résumé :
En choisissant d’emprunter les petites routes, les voyageurs sont souvent confrontés à des chemins caillouteux et difficiles d’accès. Cependant, ce choix est à l’origine de nombreuses belles rencontres, à l’écart des routes fréquentées et touristiques, que les auteurs décrivent : au Panama et au Costa Rica, où ils assistent à la ponte des tortues (NDLR : le spot n’était alors pas envahi par des touristes qui perturbent la ponte…). Le Nicaragua leur apparaît plus pauvre que les deux pays précédents, mais ici aussi les rencontres sont chaleureuses. La famille nous partage ses réflexions face à des enfants très pauvres mais qui ont la rage de vivre et qui sont très solidaires ! De même au Salvador, où la réflexion des voyageurs se poursuit.
Au Guatemala, les routes de montagne sont ardues. Les paysages de volcans et les sites archéologiques mayas sont magnifiques. Dans les villages, la présence d’Ulysse, qui se mêle naturellement aux groupes d’enfants, rend les contacts faciles et agréables. La famille s’immerge dans la culture locale.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Au Guatemala, les passeports du couple arrivent à expiration. La loi française en vigueur ne permet alors que d’obtenir un passeport valable pour six mois, lorsqu’on le demande à l’étranger (au lieu de 5 ans, de France). Heureusement, les voyageurs obtiennent une dérogation, grâce à la bonne volonté de l’ambassade et au concours du Maire d’Angoulême, leur ami. NDLR : Les ambassades de France à l’étranger sont actuellement habilitées à fournir un passeport classique (10 ans pour les personnes majeures, 5 ans pour les mineurs) aux citoyens français à l’étranger (détails, à bien étudier avant son départ).
Chapitre XVIII – Révolte, indulgence et horizon : le Mexique
Résumé :
À leur arrivée au Mexique, les aventuriers sont frappés par le mauvais accueil que leur réservent certains Mexicains : les prenant pour des Etats-Uniens, ils les traitent de « gringos » à leur passage (NDLR : Matthieu Monceaux, auteur d’Un vélo-couché à la découverte du monde, relate une expérience similaire dans la plupart de l’Amérique Centrale). Dans les villes, une lettre officielle de recommandation du gouvernement mexicain leur facilite les contacts. Dans les campagnes, les voyageurs vont à la rencontre des habitants les moins hostiles, pour leur parler de leur projet. Souvent, la relation devient plus amicale et les auteurs décrivent quelques bonnes rencontres.
À Mexico, la capitale, les parents donnent des conférences et préparent la nouvelle rentrée au CNED d’Ulysse. La famille visite un centre de « delphinothérapie » où le jeune garçon a la chance de toucher les dauphins, un de ses rêves. Dans la Sierra Madre, c’est la saison des pluies, et les voyageurs essuient des averses torrentielles.
Le jour du 11 septembre 2001, la famille est à Ocotlan, au Mexique. Ils sont profondément attristés et l’événement tragique les fait réfléchir sur l’Homme et son évolution. Les attentats viennent s’ajouter aux scènes de violence et de cruauté inimaginables qu’ils ont déjà vécues pendant le voyage. Ils se disent que la Paix n’est jamais vraiment acquise.
Le 16 septembre, c’est la fête nationale mexicaine et les villes se parent de décorations. Ils vivent les célébrations à Guadalajara, au contact de la population. Désormais, grâce au soutien du gouvernement, ils sont très bien accueillis partout. On leur propose parfois des chambres d’hôtel confortables, qui leur assurent un peu de calme pour la scolarisation d’Ulysse. Les maires des villages traversés viennent généralement les saluer. Dans un village, cependant, la moitié de la population ne veut pas d’eux et ils se retirent.
Ils roulent en Basse-Californie, découvrent l’ancienne concession française de Santa Rosalia, puis rejoignent le désert où les cactus d’espèces variées prospèrent. Ils font des pauses dans des ranchs au style western. L’approche des Etats-Unis est marquée par une densification des mobil-home Nord-Américains aux conducteurs peu avenants.
Enseignements :
Conseils et réflexions sur le voyage :
- Les voyageurs remarquent qu’au fil du temps, leurs estomacs acceptent de plus en plus de nourritures différentes et s’adaptent facilement.
Chapitre XIX – Ambassadeurs de la France aux États-Unis
Résumé :
L’entrée dans le pays, par le Mexique, se fait sans encombre, à la surprise des voyageurs (au lendemain des attentats…). À San Diego, ils sont invités à dormir dans une suite luxueuse. La famille est vite frappée par le calme des rues, qui contraste avec la chaleur humaine de l’Amérique du Sud. Ils sentent qu’il faudra aller chercher cette chaleur par eux-même. Ici, tout est facile d’accès et confortable, des notions qu’ils avaient presque oubliées !
Les médias s’intéressent à leur aventure, ce qui facilite les contacts avec la population. Mais ils sont souvent déçus par les conversations qui ne tournent qu’autour de l’argent, alors que les expériences qu’ils ont vécues n’ont pas de prix. Heureusement, ils font des bonnes rencontres, parmi les êtres plus ouverts sur le monde et… les pompiers qui se montrent très solidaires. Aux Etats-Unis, il leur faudra faire beaucoup d’efforts de communication pour s’attirer la sympathie des habitants et être hébergés. Une fois la barrière de la méfiance passée, les gens sont alors très heureux de les connaître.
La famille longe la côte Ouest et a la chance d’admirer des dauphins, des monarques à San Luis Obispo, puis des éléphants de mer à Piedras Blancas. À Noël, les décorations des maisons rivalisent de créativité, ce qui ravit Ulysse. Les parents sont un peu tristes de ne pas le fêter avec leur famille. L’hiver est bien présent sur leur route : effondrements de terrain, vent glacial et forte pluie sont au menu.
À San Francisco, ils sont hébergés chez une cousine de Sylvie. La presse locale relate leurs aventures et s’indigne qu’ils n’aient pu obtenir qu’un visa de trois mois pour longer la côte Ouest (ils ont besoin de temps pour faire l’école à Ulysse). La famille reprend sa route et roule au milieu de majestueux conifères. Ils observent des baleines au loin dans l’océan. Dans l’Oregon, les habitants ne sont pas très hospitaliers avec eux. Heureusement, les pompiers prennent le relais et les accueillent dans chaque caserne. Un jour, alors qu’ils roulent vers Port Oxford, les aventuriers sont pris dans une tempête avec des bourrasques à 192 km/h. Un moment effrayant où ils craignent pour leur vie, dans l’indifférence des automobilistes !
Enseignements :
Conseils techniques :
- Remorque enfant : Les Soulat ont choisi une remorque fermée pour Ulysse. Ainsi, il est à l’abri des intempéries et du grand froid.
Chapitre XX – Terre sans frontière : le Canada
Résumé :
Au Canada, Sylvie et Alain fatiguent. Leur corps est à bout, sous le coup des efforts fournis dans le rude hiver Nord-Américain. Grâce au concours l’association francophone, ils peuvent se reposer quelque temps chez une généreuse habitante. Ils se remettent en route avant que le confort ne les sédentarise.
Leur route est marquée par un long hiver. Ils roulent vers Vancouver sous la neige. Là, ils rencontrent un prêtre amateur de vélo. Ulysse, lui, a l’opportunité de passer du temps avec des enfants. La famille se repose une quinzaine de jours dans un gîte déniché par l’association francophone.
À Fraser Canyon, ils sont bloqués par le blizzard, ce qui leur donne la chance de partager du temps avec des Indiens Ojibway, qui leur font découvrir leur mode de vie. Dans les communautés qui les accueillent la nuit, tous les mettent en garde contre les ours, très présents dans la région. On leur apprend à dresser un campement sans trop attirer les ours. Le froid est mordant, mais il n’empêche pas la famille d’apprécier la beauté de la nature dans les parcs naturels des Rocheuses. Ils apprennent avec tristesse qu’un couple imprudent qui bivouaquait a été sauvagement attaqué par un ours.
Les aventuriers parcourent les plaines de la Saskatchewan, parsemés de silos à grain, puis du Manitoba. Ils rencontrent les fermiers, dans des décors du far west, et chacun tente de comprendre l’autre. Ulysse se fait de bons amis, qui envient son aventure. À Sainte-Anne, communauté bilingue, on propose à Sylvie un poste d’infirmière. La famille est tentée, mais ils préfèrent continuer leur odyssée.
Un soir de bivouac, la famille s’installe à proximité d’un petit restaurant. Ils craignent la présence d’ours, malgré la nonchalance du propriétaire. Ils éloignent leur nourriture et les produits odorants et recouvrent leur tandem d’une toile bruyante au toucher. Sage précaution ! En pleine nuit, un ours affamé les réveille. Ils tapent sur leurs gourdes métalliques pour l’effrayer, ce qui fonctionne heureusement. La fin de la nuit n’est pas des plus agréable, mais l’ours ne revient pas. En Ontario, ils croiseront fréquemment des ours sur leur route.
Les Canadiens deviennent de grands admirateurs de la famille. L’hospitalité est excellente et ils sont suivis par les médias. Ils envisagent le Canada comme un potentiel futur pays d’adoption. Ils passent par Toronto, puis par les chutes du Niagara aux Etats-Unis, retournent au Canada, puis passent par le Vermont, avant de revenir au Canada, au Québec.
Ils finissent officiellement leur tour du monde à Chicoutimi, ville québécoise jumelée avec Angoulême, où ils donnent une conférence de presse. Ils redescendent ensuite sur Montréal pour y passer l’hiver avant de revenir en France.
Enseignements :
Conseils techniques :
- Matériel additionnel : Un thermomètre ;
- Marche à suivre pour camper en présence d’ours : Pas de nourriture et des produits odorants (gel douche, dentifrice, etc.) sous la tente. Il faut les suspendre à quatre mètre de haut entre deux arbres. Il faut s’éloigner du campement pour manger et cuisiner ;
- Matériel scolaire d’Ulysse : Des livres envoyés par le CNED et du matériel d’écolier qui pèsent en tout 8 kg.
Conseils et réflexions sur le voyage :
- La famille a toujours quelque chose à offrir à ses hôtes dans ses sacoches.
Détails techniques, pour ceux qui aiment les chiffres
Dans cette partie « pour ceux qui aiment les chiffres », les auteurs listent quelques éléments de leur tandem et les composants de leur remorque artisanale. Ils donnent les chiffres de leurs périples antérieurs et de leur tour du monde. Enfin, ils donnent des statistiques sur leur tour du monde : casses mécaniques, films et photos.
Bilan sur Autour du monde avec Ulysse
Autour du monde avec Ulysse est un livre passionnant, très bien écrit, qui nous fait voyager dans tous les continents (sauf l’Europe). Le style est recherché, notamment dans les transitions qui sont très fluides. Les auteurs sont très bons pour décrire les activités humaines, qu’ils souhaitent mettre en valeur dans leur récit. Ainsi, les activités artisanales, agricoles, artistiques et de construction sont amplement détaillées. Les rencontres, humaines comme animales, aussi sont nombreuses et sont racontées avec bienveillance.
En décrivant le regard de leur fils et en citant ses questions, les auteurs permettent au lecteur de découvrir le monde et les conditions de vie de ses habitants avec un regard neuf et naïf… et de se poser aussi des questions sur la condition humaine. Leur embarcation (tandem et remorque) n’est pas anodine et étonne dans tous les pays, ce qu’ils évoquent à plusieurs reprise. Sylvie étant infirmière, des détails techniques médicaux sont souvent évoqués dans le récit, ce qui est une source d’informations intéressante.
Autour du monde avec Ulysse fait à la fois rêver et réfléchir le lecteur. Dans un ton assez pragmatique, Sylvie et Alain nous livre une vision ni optimiste, ni pessimiste du monde. On se passionne pour leur récit et on vibre en lisant les difficultés qu’ils ont endurées : tempêtes, froid extrême, embarcation de 180 kg à pousser dans les montagnes… Ces nombreuses épreuves forgent la personnalité de la famille, ce qui est bien retranscrit dans le livre.
Ce qui nous a particulièrement marqué
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