Après cinq jours sur la Vélodyssée en Bretagne entre Morlaix et Nantes en décembre 2015, puis quatre jours entre Nantes et Saint-Gilles-Croix-de-Vie en juillet 2016, nous avons profité du week-end de Pâques pour poursuivre la Vélodyssée vers le Sud !
Trois belles journées sur un itinéraire privilégiant les voies vertes et pistes cyclables séparées !
Jour 1 : De Saint-Gilles-Croix-de-Vie à Talmont-Saint-Hilaire (53 km)
Le TER de 10 heures nous mène de Nantes à Saint-Gilles-Croix-de-Vie sans encombre. Le week-end promet d’être beau et, à bord, nous ne sommes pas les seuls voyageurs à vélo. Nous partageons l’espace cyclo avec un couple, leur tandem et leur remorque mono-roue ! Le trajet d’une heure et demi laisse le temps à Lucie de fixer sa nouvelle sacoche de guidon d’occasion.
Arrivés à Saint-Gilles, nous sommes accueillis par une odeur de grillades de poisson caractéristique. Ça sent les vacances ! Comme nous connaissons déjà bien la ville, nous nous mettons en route en direction des Sables-d’Olonne, après un arrêt provisions au magasin bio du coin (un sac de muesli et un sac de semoule à la tirette pour compléter notre stock de 500 grammes de pâtes et 500 grammes de lentilles).
Entre Saint-Gilles et Bretignolles-sur-Mer, la Vélodyssée s’éloigne légèrement de la côte pour slalomer dans la campagne verte, principalement sur des pistes séparées (voies vertes). Comme lors de notre voyage sur la Vélodyssée vendéenne au nord de Saint-Gilles en juillet 2016, le parcours est très bien balisé. Il suffit de suivre les panneaux « Vendée à vélo » !
Comme prévu, nous retrouvons l’océan au nord de Bretignolles, et nous offrons un bon déjeuner en terrasse (il fait un petit peu frais cependant) dans la très sympathique Crêperie des Fermes. Le gérant nous annonce une suite du parcours qui fait envie, à travers champs et marais !
Passés Bretignolles et Brem-sur-Mer, l’itinéraire quitte de nouveau la côte pour passer entre la Forêt domaniale d’Olonne et les marais.
Jolly Jumper et Tornado s’accordent une petite pause dans ce paysage calme et apaisant.
Et nous retrouvons de nouveau l’océan peu avant Les Sables-d’Olonne, la Vélodyssée nous offrant un beau panorama dégagé. La palette de couleurs est variée ! Après une petite heure dans les teintes de vert du marais, nous voici baignés de nuances de bleu.
Promeneurs à pied, vélo ou bateau qui profitent du soleil, gargotes sur le port, bruit d’un chantier naval dans le lointain… Les Sables d’Olonne invitent au dynamisme… mais Maxime préfère rester tranquille !
Les abords du port sont agréables, et fièrement gardés par le drapeau local !
Au cœur des Sables, la route est partagée entre voitures et vélos. Les piétons ont leur espace, mais s’imposent parfois sur la piste et traversent de toute part, attention.
La traversée de la ville est un petite peu laborieuse et toute cette activité fait un drôle d’effet après le calme et le silence de la forêt et du marais. Heureusement, une belle surprise nous attend au large de Château-d’Olonne : le Puits d’Enfer, faille profonde dans la falaise d’où la vue sur l’océan est imprenable ! Par gros temps, on dit que des « geysers » jaillissent de la faille, mais il fait beau aujourd’hui et nous pouvons descendre au plus près de l’eau.
Pour la fin de la journée, nous longeons l’océan, croisant de très nombreux campings ouverts. Le décor ne prête pas spécialement au bivouac, nous nous installons donc au camping Veillon Plage à Talmont-Saint-Hilaire. Le camping propose un tarif cyclo à 10€ la nuit hors-saison, ce qui est bienvenu ! Le gérant, très agréable, nous accueille après l’heure de fermeture de la réception et nous propose de profiter de la piscine (extérieure) chauffée, ainsi que d’une table de pique-nique d’un Mobil-home inoccupé.
Nous passons une nuit correcte mais fraîche (la température descend encore pas mal à cette saison et nous ne sommes pas encore parfaitement équipés… peu mieux faire !).
Jour 2 : De Talmont-Saint-Hilaire à Saint-Michel-en-l’Herm (69 km)
Ce matin nous nous levons vers 9 heures et décollons lentement vers 11 heures. C’est le week-end, même à vélo 😉 Nous sommes au cœur du marais et les conditions sont idéales pour rouler ! Nous avions légèrement quitté la Vélodyssée pour rejoindre le camping, mais retrouvons très facilement le parcours et sa belle piste blanche au milieu des pâtures.
On arrive bientôt au Port de la Guittière, un petit détour par rapport à l’itinéraire le plus direct, mais un élément remarquable du parcours avec ses bassins destinés à la culture des huîtres, autour desquels sont installés des amateurs de fruits de mer qui trinquent au week-end et au beau temps !
Par une route de campagne partagée, mais peu fréquentée, bordée de champs de colza odorants, nous nous rapprochons de l’océan à Jard-sur-Mer. La ville confie à la Vélodyssée un de ses trésors : l’église Sainte-Radégonde, église romane construite au XIè siècle.
Il est prêt de quatorze heures et la boulangerie du centre est en train de fermer. Ce sera donc un pique-nique des restes de la veille (lentilles et semoule cuites au réchaud), sur une table de camping à côté de la plage. L’ambiance nous rappelle des souvenirs de vacances, surtout pour Maxime dont l’oncle, la tante et les cousins habitaient tout proche de cette même plage !
À Saint-Vincent-sur-Jard, une visite de la maison de Clemenceau attire notre attention. Cette bourrine (maison traditionnelle du marais vendéen) qui regarde son jardin fleuri, au premier plan, et l’océan à l’horizon, fut la demeure de l’homme politique français pour les dix dernières années de sa vie (après sa défaite à l’élection présidentielle de 1920). Dans cette maison, on ne fait jamais dos à la mer ! Et c’est sur son petit bureau, devant la fenêtre, que « le Tigre » trouva l’inspiration à ses écrits. Le mobilier d’époque est exposé, comme si le temps s’était arrêté… c’est d’ailleurs le cas de l’horloge du salon, arrêtées éternellement à l’heure de la mort de Clemenceau. Une visite qui nous a marqué !
Jusqu’à La Tranche-sur-Mer, l’itinéraire longe la forêt domaniale de Longeville, principalement sur une piste séparée. Ici, au cœur des pins, le relief se fait sentir ! Nous croisons d’ailleurs de très nombreux promeneurs à vélo chevauchant des VTT ou « Fat-bikes » (vélo à pneus très larges, pour rouler sur le sable) à assistance électrique.
Une pause à La Tranche est la bienvenue pour récupérer de toutes ses montées et descentes, avec une bonne brioche vendéenne bien sûr ! Le centre-ville piéton est noir de monde en cet après-midi radieux au goût d’été.
Après quelques kilomètres en campagne, sur une piste séparée, luttant contre un vent fort et contraire, nous passons de La Faute-sur-Mer à l’Aiguillon-sur-Mer par un petit pont au dessus du Lay, fleuve côtier qui se jette dans l’Atlantique non loin de là. Son niveau est bas, il partage son lit avec sable et herbes folles.
Sur le pont, de nombreuses familles ou solos pêchent à l’aide de grandes cannes attachées au garde-corps de l’ouvrage.
Nous longeons la digue de l’Aiguillon sur quelques kilomètres, mais ne rejoignons pas la pointe (10 kilomètres aller-retour) car le soleil commence à descendre tranquillement. Nous bifurquons donc vers la Dive, étonnante formation rocheuse, falaise au milieu des champs.
Autour de nous, des « coups de feu » réguliers. Un chasseur ? Ou plutôt un épouvantail auditif contre les étourneaux !
Nous passons la nuit au camping Les Mizottes à Saint-Michel-en-l’Herm (accueil vélo). Les gérants, très accueillants, nous proposent de profiter de la piscine couverte bien qu’il soit l’heure de fermer. Ça fait du bien après les 69 kilomètres de la journée (nous avons fait quelques détours proposés par la Vélodyssée) ! Ils nous préparent même un bon repas chaud pour une somme modique. Le lendemain matin, nous sommes accueillis à la réception par une baguette de pain frais et une boisson chaude qui nous remet d’aplomb après une nuit « frisquette ».
Jour 3 : De Saint-Michel-en-l’Herm à La Rochelle (50 km)
Des marais, des marais, encore des marais, et du beau temps !
Nous sommes seuls au monde ce matin, dans les marais salants. La piste est irrégulière et un peu caillouteuse, mais quel bonheur de rouler loin des voitures, entourés d’oiseaux en tous genres (réserve ornithologique) ! Pas un nuage à l’horizon, un relief plat, une matinée apaisante, loin du stress de la vie courante.
Nous passons au dessus du Chenal Vieux par une petite écluse aux abords fleuris, puis traversons le Canal de Luçon et le Canal de Champagne par des ponts en bois.
Nous allons bientôt entrer en Charente-Maritime, après plus de 185 km de Vélodyssée en Vendée (en plusieurs fois). La Vendée, pour nous souhaiter une bonne continuation, a mandaté un joli troupeau de moutons censés prendre soin d’une digue, mais qui sait prendre son temps et profiter de la vie !
Là, nous conversons avec deux cyclo-voyageurs, en randonnée d’une journée mais habitués à des voyages plus longs, qui, s’emparant de notre topo-guide, nous partagent joyeusement des astuces pour ne pas perdre l’itinéraire et les choses à voir sur le reste de notre parcours (le généreux esprit cyclo que nous aimons tant !).
Un petit panneau nous indique le passage de la « frontière », mais ce sont surtout les écluses du Brault qui marque joliment la jonction entre les deux départements.
Nous rejoignons le Canal Maritime par un beau chemin blanc longeant le canal…
… puis, après Marans, nous attrapons le Canal de Marans à la Rochelle.
Mais où est le canal ? Là, en bas ! Pour le voir, il faut pédaler debout, ou s’approcher à pied avec beaucoup d’attention pour ne pas glisser !
Derrière les arbres, sur la rive en face, nous voyons passer un train. Sûrement un de ceux qui nous ramèneront à Nantes ce soir en trois heures (= trois jours de voyage) !
En ce lundi de Pâques, tout est bien calme. Aussi, nous évitons le crochet par Dompierre-sur-Mer (des cyclistes nous confirment que tout y est fermé) et gagnons directement La Rochelle par le sud de la ville.
Après une pause boulangerie en périphérie, l’arrivée dans le centre se fait tout en douceur par des pistes cyclables. Nous sommes accueillis par le très beau port fortifié et la grande roue qui donne des allures festives à la ville. Le centre est bien desservis en pistes cyclables, mais, comme aux Sables d’Olonne, les piétons s’emparent de tout l’espace disponible et il ne faut pas être pressé (ça tombe bien, c’est les vacances !).
Nous flânons à pied sur le port. Attirés par des rythmes enflammés, nous restons longuement à écouter Jake, ou WildFlower Union, son nom de scène, un jeune chanteur et musicien américain, qui joue du banjo, chante et bat les rythmes avec ses pieds !
Nous échangeons des messages avec Karen, une cyclo Rochelaise qui nous a contacté via En Echappée. Elle va nous rejoindre pour nous faire découvrir la ville avant notre départ !
En l’attendant, nous longeons le port jusqu’à la Tour de la Lanterne, ancien phare de l’époque médiavale, pour admirer l’océan. Cette tour, ainsi que la Tour Saint Nicolas et la Tour de la Chaîne, constituent les vestiges des fortifications médiévales de La Rochelle.
Karen nous fait découvrir la vieille ville, dont la Cathédrale Saint-Louis, sur la Place de Verdun, le vieux marché couvert et l’Hôtel de Ville (en rénovation après un terrible incendie survenu en 2013). Nous passons aussi de l’autre côté de l’anse, vers de Port des Minimes, immense port de plaisance, pour un autre point de vue sur la ville :
Vers 17 heures, nous quittons Karen et montons tranquillement dans le train Intercité pour Nantes. Nous avons réservé nos billets avant le départ pour nous assurer d’avoir deux emplacements vélo (deux crochets dans le sas de notre voiture).
Par la fenêtre, nous reconnaissons des paysages des trois derniers jours, le Canal de Marans, les marais… qu’il est étonnant de rouler si vite après trois jours hors du temps !
En conclusion
Un parcours majoritairement en site propre ou sur des pistes cyclables séparées, des étapes sympathiques au camping, des rencontres agréables, de jolis villes, une alternance très équilibrée entre mer, campagne et forêt… nous avons beaucoup apprécié cette portion de la Vélodyssée entre Saint-Gilles-Croix-de-Vie et La Rochelle et nous la recommandons pour trois jours (plus ou moins) seul, en couple, en famille ou en groupe !
Nos coups de cœur : les marais, leur calme apaisant et leurs oiseaux, la maison de Clemenceau qui donne envie d’écrire ou de peindre devant la mer, La Rochelle, que Karen nous a fait beaucoup apprécier !
Un petit moins : la traversée des Sables-d’Olonne sur une bande cyclable sur la route, la pollution et le bruit font un drôle d’effet après plusieurs heures dans la nature.
Nous espérons que vous avez aimé ce carnet de route et qu’il vous a permis de voyager un petit peu avec nous ! N’hésitez pas à partager cette petite aventure pour inspirer vos proches, et à nous contacter si vous avez besoin de conseils pour partir à votre tour sur la Vélodyssée !
Et pour vous tenir informé de nos nouveaux articles, rejoignez-nous sur Facebook et Twitter 😉
À très bientôt sur En Echappée !
Recherches utilisées pour trouver cet article : https://www en-echappee fr/3-jours-avril-la-velodyssee-saint-gilles-croix-de-vie-la-rochelle/, veloroute la rochelle, bretignolles bivouac, piste cyclable st gilles les sables, saint gilles croix de vie à la Rochelle velodysse, Saint Gilles croix de vie piste cyclable, velodissee saint gilles la rochelle, vélodyssée france st gilles, vélodyssée st gilles La rochelle
Maxime et Lucie En Echappée
Une belle balade sur la Vélodyssée. Bcp de portions en site propre en pleine nature, c’est appréciable. Pour des courtes randonnées à vélo je trouve que c’est super.
Un plaisir de lire votre retour.
Valentin
http://courir-lemonde.com/
Merci Valentin !
Merci pour l’article !
La vélodyssée est un itinéraire sympa.
On l’a fait en famille avec notre fille de 6 ans aux vacances de la Toussaint 2015.
De La Rochelle à Arcachon; L’objectif était d’aller voir la dune du Pilat ! C’est important d’avoir un objectif avec les enfants et ça à bien marché. On avait un follow-me mais elle à pédalée entre 10 et 25 Km toute seul chaque jour sur les 45 Km quotidiens.
Super, merci pour ce retour d’expérience Brieg !